Fil d'Ariane
Jour de marché à Monrovia. L'heure n'est pas aux dépenses pour les Libériens : les commerçants sont inquiets. "Nous nous attendions à un second tour, explique Beatrice Harris, une vendeuse. Mais au lieu de cela, ils sont allés devant les tribunaux. Ils pensaient que c'était pour notre bien, mais ça ne l'est pas. C'est seulement pour le leur, parce que s'ils nous aimaient en tant que Libériens, ils comprendraient ce que cela signifie de venir au marché et de ne même pas trouver de quoi nourrir son enfant. Ils nous font souffrir."
Joseph Boakai et Charles Brumskine, arrivés 2ème et 3ème ont contesté les résultats du 1er tour, suspendant ainsi l'élection du nouveau président. Une instabilité politique qui fragilise l'économie du pays. Ces dernières semaines, la monnaie a perdu de sa valeur : de 110 à 130 dollars libériens pour un dollar américain.
La plupart des gens ont peur. Ils pensent qu'avec les élections, il y aura peut-être des émeutes ou un problème dans le pays, à cause de la situation.
Saah, vendeuse
Et les investisseurs aussi jouent la prudence. Ansu Sonii, économiste, explique : "Lorsqu'il y a des élections, ceux qui veulent investir ont besoin de savoir si la politique du prochain président entravera ou non leurs investissements".
Des incertitudes suspendues à la décision de la cour suprême qui devrait trancher sur l'affiche du second tour.