TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
TV5MONDE/Blaise Basomboli/ Ilhame Taoufiqi
Partager

Vidéo - RDC : massacre au Kasai, témoignage d'un proche de victimes

Voici le témoignage d'un homme. Il a perdu seize membres de sa famille dans les violences au Kasai Central. Des proches qui figurent parmi les 3 300 morts anonymes répertoriés depuis le début de la crise, il y a 6 mois. Reportage à Kinshasa de Blaise Basomboli, commentaire signé Ilhame Taoufiqi.  
 
Kasonga Tshilunde épluche la presse chaque jour de la semaine. Ce sont les articles sur la situtation au Kasai et son lot de violences qu'il scrute inlassablement. 
Ce Kasaïen habitant à Kinshasa a appris à distance qu'une partie de sa famille avait été décimée. Seize de ses proches ont perdu la vie Kananga et à Tshikapa.

Le procès des 7 soldats poursuivis dans les massacres de Mwanza lomba  dans le Kasai central vient tout raviver. Ce massacre avait eu lieu en décembre 2016, des images filmées par un téléphone portable avaient fait le tour des réseaux sociaux. On y voit des militaires filmer ce qui semble être une exécution de civils.

Samedi 24 juin, revirement dans ce procès. Les 7 prévenus qui comparaissaient pour crimes de guerre voient leur charge requalifiée en "meurtres, dissipation de munitions et outrage". Un mauvais signe pour Kasonga Tshilunde ainsi que pour les organisations des Droits de l'Homme.

De nouvelles fosses communes mises au jour


Dix nouvelles fosses communes ont été découvertes dans la province du Kasaï, secouée par des violences qui ont fait au moins 3 300 morts depuis août 2016. Le procureur de la République, qui a annoncé cette découverte lundi 26 juin 201, a également indiqué avoir obtenu l’autorisation d’ouvrir une enquête sur le député Clément Kanku, soupçonné d’avoir encouragé les exactions.
 

Vendredi 23 juin, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté une résolution prévoyant l'envoi d'un groupe d'"experts internationaux" chargés d'enquêter sur les graves violences dans le Kasaï, région du centre de la République démocratique du Congo.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, l'Union européenne et les Etats-Unis souhaitaient initialement créer une véritable "mission internationale indépendante". Mais Kinshasa y étant fermement opposé, les pays occidentaux ont préféré trouver un compromis avec les pays africains, ont indiqué à l'AFP plusieurs sources proches des négociations. 

Le texte adopté par consensus par les 47 Etats membres du Conseil "demande au Haut-Commissaire aux droits de l'homme d'envoyer une équipe d'experts internationaux, y compris des experts de la région" pour enquêter. Ils devront ensuite partager leurs conclusions avec l'ONU et les autorités judiciaires congolaises. 

La résolution demande à la RDC de coopérer avec les experts, qui devront veiller à ce que "les auteurs des crimes" soient jugés par la justice congolaise. 

Des experts de l'ONU sur place


La nouvelle équipe d'experts devra présenter un premier rapport oral en septembre, ainsi qu'un rapport écrit en juin 2018.

Depuis septembre 2016, le Kasai est secoué par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août dernier au cours d'une opération militaire après s'être révolté contre le pouvoir de Kinshasa.
 

D'après l'ONU, des témoins ont déclaré qu'une milice, appelée Bana Mura, "était organisée et armée par les autorités locales". Depuis des mois, l'ONU accuse aussi les Kamwina Nsapu d'enrôler des enfants-soldats et d'avoir commis des atrocités, tout en dénonçant l'usage disproportionné de la force par l'armée congolaise.