Fil d'Ariane
Des véhicules polluants, pas toujours fiables, dont la moyenne d'âge dépasse vingt ans... De cela, le gouvernement ivoirien ne veut plus. Importer une voiture qui a déjà vécu une première vie - ou plusieurs - en Europe, ne sera bientôt plus possible. Communément appelés les "France au-revoir", ces véhicules importés, qui font vivre tout un pan de l'économie ivoirienne, sont peu à peu appelés à se faire plus rares.
Pour les vendeurs de voiture, c'est un vrai coup dur et un casse-tête pour l'avenir. Que faire de son stock de voitures qui ont dix, douze ou treize ans ? Qu'aura-t-il à proposer à ses clients ?
Les gens n'ont pas l'argent pour acheter des voitures plus récentes. Ils viennent, ils admirent, mais ne peuvent pas acheter. C'est des voitures de 12 ans, 13 ou 15 ans qu'ils vont acheter facilement.
John, vendeur de voitures à Abidjan
Pas plus de 10 ans pour les camions, pas plus de sept ans pour les mini-cars et camionnettes et surtout pas plus cinq ans pour les véhicules de tourisme. Le décret adopté en décembre revoit drastiquement l'âge des véhicules d'occasion autorisés à l'importation.
John ne se fait pas d'illusion. Sa fenêtre est courte. Il a peu de temps pour écouler ses vieilles voitures. Une fois ses stocks évacués, au bout de six mois, sept mois, que lui restera-t-il ?
S'il n'y a plus de vieilles voitures, ça ne va pas nous arranger. Parce que c'est grâce à des vieilles voitures que, nous, on arrive à manger. On peut nourrir la famille... Tout ça.
John, vendeur de voitures à Abidjan