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Les "pickup" et les fourgons de la police sont garés depuis le petit matin.
Tous sont déjà bien en place devant le lycée Hoërskool Overvaal. Les forces de l'ordre doivent aujourd'hui (NDLR : jeudi 26 janvier 2018) encadrer la manifestation des parents d'élèves.
Des parents très remontés contre ce lycée à majorité blanche, où ceux qui ne parlent pas l'"Afrikaans", des premiers colons, n'ont pas le droit de venir étudier.
Cette fois, le mouvement semble mieux canalisé. Pas comme la semaine dernière, à la rentrée des classes quand les tensions étaient bien plus vives. Plusieurs dizaines de personnes avaient été brièvement arrêtées, pour trouble à l'ordre public. Sur les réseaux sociaux, la situation est devenue hors de contrôle. Des extrémistes blancs ont lancés des appels au viol contre une militante blanche de l'ANC, le parti de feu Nelson Mandela.
Depuis la semaine dernière il y a eu une décision de justice défavorable pour les parents d'élèves, mais ils ne se découragent pas. Leurs enfants doivent étudier dans le lycée le plus proche de leur domicile.
C'est en tout cas ce que pense Armstrong Mothale. Cet enseignant le rappelle :
"Il y a 20 ans, nous avons dû mettre nos enfants au lycée à 7 ou 8 kilomètres. Même aujourd'hui, alors que mes enfants sont mariés et parents à leur tour, mes petits-enfants ne peuvent pas étudier ici.".
Et dans les faits, 55 élèves, anglophones, majoritairement des Noirs sont réfoulés de l'établissement. Les familles en colère estiment que la manœuvre est grossière et que l'Histoire semble se répéter. Elles évoquent avec amertûme le précédent historique de 1976. À l'époque, déjà, lors du célèbre soulèvement de Soweto, c'est la question de l'Afrikaans imposé à l'école qui posait problème.
Armstrong Mothale, est désabusé. "Je suis activiste, je suis enseignant de profession. Jamais je n'aurais pensé que 42 ans après le soulèvement de Soweto, notre Nation et notre peuple devraient encore se battre contre cette question de l'Afrikaans." souligne t-il au milieu d'une foule, totalement en phase avec le discours.
La fin de l'Apartheid, c'était il y a presque 24 ans, mais les tensions raciales, elles, restent là, plus ou moins latentes, prêtes à ressurgir à la moindre étincelle.
Ce lycée public de Hoërskool Overvaal est financé par les impôts des riverains. Il demeure l'un des meilleurs lycées en terme de niveau d'enseignement.
C'est aussi l'un des derniers établissements du pays à ne pas être bilingue.