Fil d'Ariane
Dans cette banlieue de la capitale togolaise, le poison s’infiltre dans les nappes phréatiques depuis bientôt 30 ans.
Au fil des années, le trou creusé par les autorités pour enfouir les déchets de Lomé est devenu une décharge à ciel ouvert... sur une trentaine d’hectares.
On a nos enfants qui ont des problèmes de choléra, des petits boutons sur le corps... A l'hôpital, on nous dit que c'est l'eau que l'on consomme qui affecte les enfants.
Abdoulaye Abdoudjalilou, habitant du quartier
Le site est saturé depuis bientôt 10 ans. Résultat : les immondices et la puanteur atteignent aujourd’hui les abords des maisons d’Agoè Adjouyiko, une agglomération de quartiers d’environ 20 mille habitants. "Quand on respire la fumée noire des pneus, raconte Paoudi Lalabia, un habitant du quartier, cela fait une toux sèche. Il y a 3 ou 4 ans, le ministre des travaux publics étaient venus dire qu'on ne jetterait plus les ordures ici !" Toutes les plaintes adressées aux autorités depuis 2013 n’ont rien changé. Aujourd’hui, le comité de quartier est désemparé.
Nous avons demandé au ministère de la santé, au préfet, au ministre des travaux publics et même au président de conduire des actions, ne sezrait-ce que chaque mois pour désinfecter les lieux. Nos courriers sont restés lettre morte. Je pense que c'est une mauvaise volonté et que l'état ne prend pas en compte les aspirations profondes de la population.
Komi Talake, Président du Comité villageois de développement d'Adjouyiko-Sorad
Insouciants, des bambins courent un grand risque : une infection respiratoire ou une diarrhée. Ces deux maladies sont les deux premières causes de mortalité au monde pour des enfants de moins de 5 ans, dans un milieu insalubre et pollué.