
Fil d'Ariane
Le 78e Festival de Cannes s'est conclu ce soir avec la remise de la palme d'Or au cinéaste iranien Jafar Panahi pour son film "Un simple accident". Dans le même temps, le continent pleure la disparition du réalisateur algérien Mohamed Lakhdar Hamina, décédé hier à l'âge de 95 ans, seul cinéaste arabe et africain à avoir été couronné à Cannes. C'était en 1975 pour son film, "Chronique des années de braise".
Le monde du cinéma pleure la disparition de Mohamed Lagdar Amina, un réalisateur emblématique qui a marqué l'histoire du septième art en Algérie et au-delà. Décédé à l'âge de 95 ans, Amina laisse derrière lui un héritage cinématographique inestimable, symbolisé par son film "Chroniques des années de braise", qui a remporté la prestigieuse Palme d'or au Festival de Cannes en 1975.
Mohamed Lagdar Amina est reconnu pour avoir brillamment capturé l'essence de l'Algérie à travers ses œuvres. "Chroniques des années de braise" retrace la période tumultueuse précédant la guerre d'Algérie, dépeignant un pays au bord de l'embrasement. Ce film, qui a valu à Amina la Palme d'or, reste à ce jour le seul film arabe et africain à avoir reçu cette distinction à Cannes.
Un dernier adieu
Samedi dernier, au cimetière de Sidi Yahia à Alger, de nombreuses figures du cinéma algérien se sont réunies pour rendre un dernier hommage à ce géant du cinéma. La tristesse était palpable parmi les présents, qui ont salué l'impact durable de ses films sur la culture algérienne. Amina a participé à quatre reprises au Festival de Cannes, remportant également le prix de la première œuvre pour "Le Vent des Aurès".
Au cours de sa carrière, Mohamed Lagdar Amina a réalisé sept longs métrages, chacun apportant une profondeur unique, que ce soit par le comique, la poésie ou la simple narration. Son travail a non seulement raconté l'histoire de l'Algérie, mais a également offert une perspective authentique et poignante sur les luttes et les triomphes du pays.
Un combattant digne
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé sa tristesse dans un message de condoléances, qualifiant Amina de "combattant digne". Pendant la guerre d'Algérie, Amina s'était engagé dans la résistance, une période marquée par la tragédie personnelle avec l'enlèvement, la torture et l'assassinat de son père par l'armée française.
Mohamed Lagdar Amina a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma algérien et mondial. Son engagement artistique et personnel continue d'inspirer les générations futures. En célébrant sa vie et son œuvre, nous honorons un homme qui a su utiliser le cinéma comme un puissant moyen d'expression et de résistance.