Fil d'Ariane
Au moins 29 morts et 260 blessés ce mercredi 25 juin dans un lycée de Bangui, alors que les élèves passaient les épreuves du baccalauréat d'histoire-géographie. Un court-circuit serait à l'origine de l'incendie qui a entraîné une panique générale. Le président a décrété trois jours de deuil national. Reportage sur place de la correspondante de TV5MONDE, Mariam Koné, en collaboration à Paris avec Anne-Sophie Pieri.
Ce mercredi 25 juin 2025, un incendie s'est déclaré à 13h dans un lycée du centre-ville de Bangui, plongeant élèves et personnel dans une situation de panique totale. Alors que les élèves passaient leur épreuve de baccalauréat d'histoire-géographie, la fumée a envahi les lieux, provoquant une scène de chaos.
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Au moment de l'explosion, un peu plus de 5300 élèves planchaient sur les épreuves de la deuxième journée du baccalauréat. Pris de panique, ils ont réagi de manière désordonnée face à l'incendie. Certains ont rapporté avoir entendu des rumeurs de l'effondrement d'un bâtiment, tandis que d'autres ont simplement vu la fumée se répandre.
On ne savait pas vraiment ce qu'il se passait. Les gens ont commencé à courir.
Vlamale Moubarack Arthur Streel, élève de terminale
Dans la confusion, et en l'absence d'issues de secours adéquates, de nombreux élèves ont choisi de sauter des balcons pour échapper au danger, entraînant de nombreux blessés.
La colère des témoins et des parents s'est intensifiée en raison de la lenteur de l'intervention des secours. L'ambulance n'est arrivée sur les lieux qu'à 14h54, soit près de deux heures après le début de l'incendie.
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Devant l'hôpital le plus proche, les parents, désespérés, se sont rassemblés, cherchant désespérément des nouvelles de leurs enfants dont ils n'avaient pas de nouvelles. À l'intérieur, les couloirs résonnaient des cris de douleur des parents apprenant la perte de leur enfant.
Normalement, les enfants auraient dû être soignés dans l'hôpital, mais au lieu de ça ils ont été amenés directement à la morgue. Il y en a eu au moins trois.
Colette Ipporoh, parent d'élève
Les corps inanimés, en grande majorité des filles, ont été transportés à la morgue, tandis que les blessés, encore sous le choc, tentaient de comprendre ce qui s'était passé.
Les surveillants qui étaient censés nous garder ont fui en premier. Alors nous les avons suivis. J'ai sauté de l'étage et je suis tombé sur le bassin. Nous étions nombreux. Certains ont été blessés, ce sont fait des fractures, d'autres sont même morts sur place.
Michael Jordy Yeruma, élève de terminale
Un important dispositif de sécurité, composé de casques bleus de la Minusca, de policiers et de gendarmes a été positionné autour de l'établissement scolaire et des hôpitaux. "L'hôpital a été envahi par la population au point de faire obstruction aux soigneurs et aux ambulances" a indiqué une source au ministère de la Santé.
Les trois hôpitaux de la ville ont accueilli les nombreux blessés, transportés en ambulance, dans les bennes de pick-ups, sur des motos-taxis et parfois même à bout de bras.
En fin d'après-midi, le ministère de l'Éducation nationale a annoncé que des mesures seraient prises pour élucider les circonstances de cet incident.
Ce jeudi 26 juin, 110 blessés restaient en observation.
Cette tragédie met en lumière les lacunes en matière de sécurité dans les établissements scolaires et la nécessité d'une réponse rapide et efficace des services d'urgence. Les familles endeuillées attendent désormais des réponses et des actions concrètes pour éviter qu'un tel drame ne se reproduise.
Le président a décrété trois jours de deuil national.