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Cameroun : les femmes déplacées luttent pour leur droit à la terre

Dans l'Extrême-Nord du pays, des milliers de femmes déplacées ont tout perdu à cause des attaques de Boko Haram. Dépossédées de leurs terres, elles peinent à reconstruire leur vie ailleurs. Sans accès à un espace agricole, elles doivent multiplier les petits travaux pour nourrir leur famille. Mais face à cette injustice, elles ne baissent pas les bras.

Un quotidien précaire

Chantal Dibilly, autrefois agricultrice prospère, a vu sa vie bouleversée, il y a trois ans, lorsque son village a été attaqué. Aujourd'hui, elle survit en effectuant des travaux occasionnels, comme ramasser des tiges sèches pour les toits des maisons, pour lesquels elle est payée 500 francs CFA, soit moins d'un euro. Les jours où elle ne trouve pas de travail, elle n'a aucun revenu. "Avant, j'avais un champ où je cultivais le mil, le soja et l'arachide. Depuis que je suis ici, je n'ai plus rien", confie-t-elle.

Blandine Mady partage une histoire similaire. Elle élève seule ses trois enfants après que son mari a quitté la région. La vie à Ourotada est marquée par l'incertitude et se nourrir est un combat quotidien. Bien que les chefs traditionnels leur aient accordé un lopin de terre pour habiter, l'accès à des terres cultivables reste un défi majeur. "Si tu veux accéder à un champ, tu dois louer, et c'est trop cher", explique Blandine. Le coût de la location d'un champ peut atteindre 40 000 francs CFA, une somme inabordable pour beaucoup.

Des initiatives pour un accès équitable à la terre

Face à cette situation critique, quelques organisations tentent d'apporter des solutions. L'ONG norvégienne NRC (Norwegian Refugee Council) est l'une d'elles. Elle organise des réunions communautaires pour discuter des problèmes fonciers avec les femmes déplacées et les habitants de Ourotada. NRC intervient dans plusieurs départements de l'Extrême Nord, notamment le Mayo Tsanaga, le Logone et Chari et le Mayo Sava.

L'organisation aide ces femmes à sécuriser leurs transactions foncières en facilitant la signature de contrats de location et de bail. Ces démarches visent à réduire les expulsions forcées et les cas de double location, tout en prévenant les occupations secondaires. Selon NRC, des milliers de femmes déplacées dans l'Extrême Nord sont privées d'accès à la terre, un obstacle majeur à leur autonomie et à leur sécurité alimentaire.