Des groupes indépendantistes dans la région du Cap-Occidental rêvent de voir cette partie de la nation arc-en-ciel faire sécession et comptent pour cela sur le soutien du président américain.
Depuis quelques années, un mouvement indépendantiste prend de l'ampleur dans la région du Cap-Occidental en Afrique du Sud. Inspirés par le Brexit, certaines associations et partis indépendantistes rêvent de voir la région du Cap se détacher du reste de l'Afrique du Sud.
Ce projet, surnommé "CapExit", a déjà vu la création d'un drapeau, l'imagination d'un nom de pays - le Cap de Bonne Espérance - et même une constitution rédigée.
(Re)voir Afrique du Sud : l'improbable vent séparatiste du Cap divise
Les partisans de l'indépendance avancent plusieurs raisons pour justifier leur démarche. Ils pointent du doigt la récession économique, l'absence de croissance du PIB, ainsi que le taux élevé de chômage et de criminalité. Selon eux, la région pourrait mieux s'en sortir si elle avait plus de contrôle sur sa législation, son économie et ses budgets.
Des sondages récents montrent qu'une partie significative de la population locale est favorable à un vote sur l'autodétermination.
Pourtant, les partis indépendantistes n'ont récolté que quelques milliers de voix lors des dernières élections nationales, un résultat modeste qui suscite l'inquiétude parmi les partisans d'une Afrique du Sud unie.
Les mouvements indépendantistes sont critiqués par ceux qui voient en eux une tentative de balkaniser l'Afrique du Sud, de radicaliser et de diviser davantage le pays.
Le Cap-Occidental est une région marquée par une diversité culturelle marquée. On y compte environ 30 % de Noirs, 50 % de Métis, et le reste composé de Blancs et d'autres minorités. Pour certains chercheurs, cette diversité freine les aspirations des indépendantistes qui peinent à trouver un socle commun.
Pour ces chercheurs, il n'existe pas de fracture significative entre la population du Cap-Occidental et le reste de la société sud-africaine, ce qui rend l'idée d'une sécession encore plus complexe.
Les indépendantistes espèrent obtenir un soutien politique et financier des États-Unis, notamment en raison du soutien affiché par Donald Trump à des groupes défendant les intérêts de la minorité blanche sud-africaine.
Une délégation doit s'envoler pour Washington afin de rencontrer des représentants de l'administration américaine dans l'espoir d'organiser un référendum.