Dans les rues animées de Libreville, capitale du Gabon, un phénomène particulier attire l'attention : celui des "shooters". Ces jeunes, souvent étudiants, arpentent les rues avec leur appareil photo, capturant des clichés de passants choisis au hasard. Une fois la photo prise, ils la montrent à la personne photographiée et proposent de la vendre. Ce travail, bien que non conventionnel, est devenu une source de revenus essentielle pour ces jeunes qui jonglent entre études et nécessité économique.
Pour beaucoup de ces "shooters", la photographie n'est pas une passion, mais une nécessité. Étudiants dans des universités ou grandes écoles, ils utilisent cet emploi pour subvenir à leurs besoins quotidiens. "C'est une entreprise pour moi, parce que c'est ce qui me nourrit", explique l'un d'eux. Ce travail leur permet de financer leurs études et de couvrir des dépenses essentielles comme le transport.
Le besoin de soutien ne se limite pas aux "shooters". Cherila Abege, une ancienne étudiante, a ouvert un salon de coiffure dans son quartier. Elle souligne les défis auxquels font face les jeunes entrepreneurs : "On nous a parlé de l'entrepreneuriat, mais comment entreprendre sans argent ?" Cherila et d'autres membres d'un mouvement citoyen de lutte contre le chômage, qui compte 9000 membres, appellent à des mesures concrètes de la part du gouvernement, telles que des formations et des financements adaptés.
Outre les "shooters", d'autres jeunes se tournent vers des emplois informels comme celui de "parqueur". Ces travailleurs surveillent, gardent ou lavent les voitures pour une modeste somme. Pour eux, comme pour les "shooters", l'espoir réside dans l'attention que le futur président pourrait porter à leur situation. Ils souhaitent que des mesures soient prises pour améliorer leur condition de vie et leur offrir des opportunités de développement.
À l'approche de l'élection présidentielle, l'emploi reste un enjeu crucial pour le futur chef de l'État. Les attentes sont grandes, non seulement en matière de création d'emplois, mais aussi pour résoudre d'autres problèmes pressants tels que la cherté de la vie, les pénuries d'eau et d'électricité, et l'accès à la santé. La gestion des ressources naturelles du Gabon est également au cœur des préoccupations.