Dans le quartier de Niali, situé dans le 5e arrondissement de Libreville, l'accès à l'eau potable est devenu un véritable parcours du combattant. Avec seulement une vingtaine de robinets pour desservir toute la communauté, les résidents doivent parcourir de longues distances pour remplir leurs bidons, une tâche épuisante qui se répète plusieurs fois par jour.
La situation est critique : l'eau, une ressource essentielle, est devenue une denrée rare dans cette partie de la capitale gabonaise. Les habitants expriment leur frustration face à cette pénurie qui perdure depuis deux ans. "Nous avions de l'eau auparavant, mais aujourd'hui, nous devons nous battre pour chaque goutte", déplore un résident. Cette absence d'eau courante oblige certains à puiser dans des rivières polluées, mettant ainsi leur santé en danger.
La Société d'énergie et d'eau du Gabon (SEG) attribue cette crise à une demande croissante qui dépasse largement l'offre, ainsi qu'à des infrastructures saturées. Le ministre en charge, Séraphin Akkouré-Davin, souligne un manque d'investissement chronique dans les secteurs de l'eau et de l'électricité, aggravant ainsi la situation.
En plus de la pénurie d'eau, Libreville fait face à une crise énergétique marquée par des coupures et des délestages fréquents. Pour pallier ces interruptions, certains habitants, comme Michel Kobé, ont investi dans des groupes électrogènes coûteux. "C'est une dépense énorme, mais je n'ai pas d'autre choix", confie-t-il. Cependant, peu de Gabonais peuvent se permettre un tel luxe, et beaucoup se contentent de solutions temporaires comme les bougies ou les lampes solaires.
À l'approche des élections présidentielles, le gouvernement a promis des investissements à long terme pour améliorer l'accès à l'eau et à l'électricité. Cependant, les attentes restent élevées et les habitants espèrent des actions concrètes pour sortir de cette situation difficile.