Ce lundi 6 janvier, les rues de Conakry, notamment au carrefour Causa sur la route Leprince, ont connu une ambiance inhabituelle. Bien que les manifestations prévues n'aient pas rassemblé les foules attendues, la capitale guinéenne a fonctionné au ralenti. Les gendarmes, postés en nombre, ont observé une ville où la vie quotidienne semblait suspendue.
Dans le secteur de l'éducation, l'impact de l'appel à manifester s'est fait sentir. Un enseignant a renvoyé les quelques élèves présents, soulignant que l'appel des forces vives de Guinée avait tout de même eu un effet notable. "Le secteur dans lequel j'évolue, l'éducation, ça n'a pas étudié", a-t-il déclaré, illustrant ainsi la paralysie partielle de la ville. La circulation était morose, et une psychose palpable retenait les habitants chez eux.
Malgré l'absence de manifestations massives, des tensions ont été observées dans certains quartiers. À Coloma, des jeunes ont tenté de dresser des barricades et d'embraser des poubelles, mais ont été rapidement dispersés par les forces de sécurité. "Comment les gens peuvent-ils manifester dans ces conditions ?" s'interroge un habitant, soulignant la peur de représailles.
Dans le quartier de Wanindara, connu pour ses violences lors des jours de mobilisation, des jeunes se sont organisés pour patrouiller les rues et prévenir tout débordement. "On agit pour nos mères, nos parents et tous les natifs de Wanindara", explique l'un d'eux. Cette initiative, visant à éviter les dérapages tout en respectant le droit de manifester, a été saluée par les habitants.
Malheureusement, la journée n'a pas été exempte de drames. À Sonfonia, dans la grande banlieue de Conakry, un jeune homme a été tué par balle. Selon le père de la victime, le tir aurait été effectué par un membre des forces de sécurité. Les autorités n'ont pas encore commenté cet incident, qui vient assombrir un peu plus le climat déjà tendu de la ville.
Cette journée à Conakry a été marquée par une tension palpable. La ville reste en attente, entre espoir et incertitude.