En 2023, les chanteurs Djelika Babbintou et Azaya faisaient la une des médias, apparaissant comme un couple harmonieux lors de leur passage sur le plateau de TV5 Monde. Azaya décrivait Djelika comme "la plus belle femme au monde", tandis qu'elle le qualifiait de "gentleman" et de "grand homme". Cependant, cette image idyllique a été brutalement brisée lorsque Djelika a publié des photos d'elle-même sur Facebook, le visage tuméfié, victime de violences conjugales.
Djelika Babbintou, en sortant de son silence, a mis en lumière un problème profondément enraciné dans la société. En l'espace d'une semaine, deux femmes ont été tuées par des hommes dans le pays, soulignant l'urgence de la situation. Son témoignage a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont exprimé leur soutien. Un hashtag, #JeSuisBintou, a émergé pour soutenir toutes les victimes de violences conjugales.
À l'origine de ce mouvement, une militante féministe bien connue a encouragé les femmes à dénoncer leurs agresseurs. Kadiatou Konaté, avec quelques amis, a fondé le Club des jeunes filles leaders de Guinée. Cette organisation aide les victimes à porter plainte et à obtenir justice. "Nous recevons en moyenne deux à trois cas par semaine", explique Kadiatou, soulignant que la réalité est probablement bien plus sombre.
Malgré ces initiatives, la situation des femmes en Guinée reste alarmante. Les violences physiques et sexuelles, l'excision et les mariages forcés sont encore courants.