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Guinée : quel avenir pour la presse locale ?

En Guinée, deux annonces marquantes ont été faites : la création d'un organe d'auto-régulation et la mise en place d'une convention collective. Hasard du calendrier, il y a un an jour pour jour, trois des médias privés les plus influents du pays perdaient leurs licences.

Il y a un an, Djoma Média, un acteur majeur du paysage médiatique guinéen, a vu sa licence révoquée par les autorités. Depuis, les locaux restent intacts, mais silencieux. Déoumar, un ancien employé, continue de visiter les lieux, allumant les appareils pour les maintenir en état de marche, nourrissant l'espoir d'une réouverture prochaine.

Depuis la fermeture, Déoumar, père de famille, n'a pas réussi à retrouver un emploi stable. Il rêve toujours de voir sa radio reprendre vie. D'autres, comme Mariama Sadio Diallo, ancienne journaliste et présentatrice télé, ont dû se réinventer. Aujourd'hui vendeuse, Mariama parle avec nostalgie de son ancien métier, qu'elle considère comme sa passion. Elle espère que les autorités reviendront sur leur décision, permettant ainsi à de nombreux professionnels du secteur de retrouver leur emploi.

Un forum pour l'avenir de la presse guinéenne

Récemment, un forum de trois jours a été organisé pour discuter de l'avenir de la presse en Guinée. Journalistes, patrons de presse et syndicats se sont réunis pour formuler des recommandations tant sociales que déontologiques. Parmi les propositions, la création d'une convention collective pour les journalistes et la mise en place d'une instance d'autorégulation des médias ont été évoquées. Une autre mesure notable est l'introduction de cartes de presse gratuites et obligatoires à partir du 1er juillet. Ces cartes permettront de réguler l'accès aux événements publics et de distinguer les véritables journalistes des intrus.

Malgré l'importance du forum, le cas des trois médias fermés, dont Djoma, Espace et Fime FM, a été peu abordé. Les dirigeants de ces médias ont saisi la Cour suprême il y a un an, mais aucune décision n'a encore été rendue. Selon le président de la Haute Autorité, aucune intervention ne peut avoir lieu tant que la Cour n'a pas statué.

Un an après la fermeture de Djoma Média, l'incertitude demeure pour ses anciens employés et pour l'avenir de la presse en Guinée. Si des initiatives sont en cours pour structurer et réguler le secteur, la réouverture des médias fermés reste en suspens, dans l'attente d'une décision judiciaire. En attendant, l'espoir persiste parmi ceux qui rêvent de retrouver leur voix dans le paysage médiatique guinéen.