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La célébration des 65 ans de l'indépendance du pays s'est déroulée en tout sobriété ce lundi 30 juin, trois jours après la signature d'un accord de paix avec le Rwanda sous les auspices des États-Unis jetant des bases pour tenter de mettre fin au conflit dans l'est du pays.
Le 30 juin, la République Démocratique du Congo a célébré le 65ème anniversaire de son indépendance. Cette journée, marquée par l'absence de défilé officiel, a été l'occasion pour le président de la République Félix Tshisekedi de prendre la parole dans un discours vidéo diffusé lundi à l'occasion des 65 ans d'indépendance de l'ancienne colonie belge.
Cet accord ouvre la voie à une nouvelle ère de stabilité, de coopération et de prospérité pour notre nation, pour la région des grands lacs et pour l'Afrique toute entière.
Félix Tshisekedi, président de la république démocratique du Congo
Après une série de trêves et de cessez-le-feu systématiquement rompus ces dernières années et l'échec de plusieurs tentatives de négociations entre la RDC et le Rwanda ces derniers mois, un texte a finalement été signé vendredi par la ministre des Affaires étrangères congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe, sous les auspices des États-Unis lors d'une cérémonie à Washington.
Depuis février, le front dans l'est de la RDC s'est stabilisé. Mais des violences se poursuivent entre le M23 et une myriade de milices pro-Kinshasa qui mènent des actions de guérilla. Par le passé, ni le M23, ni les milices locales n'ont reconnu les accords de cessation des combats.
À Kinshasa, l'ambiance était contrastée. Si certains ont profité du jour férié pour célébrer, la capitale est restée relativement calme, les habitants semblant plus enclins à profiter de leur journée de repos qu'à s'engager dans des débats politiques.
Riche en ressources naturelles et notamment en minerais, l'Est congolais est en proie depuis plus de 30 ans à des conflits. Les violences se sont récemment intensifiées dans cette région frontalière du Rwanda, avec la prise des grandes villes de Goma fin janvier et Bukavu en février par le groupe antigouvernemental M23, soutenu par Kigali et son armée.
Cette offensive éclair a fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l'ONU, et aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés.
Parallèlement, une tentative de médiation entre Kinshasa et le M23, à Doha, est en cours. Une rencontre entre les chefs d’État congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame doit se tenir à Washington dans les prochaines semaines. Car si le texte, qui ne mentionne explicitement le M23 que dans le cadre de la médiation de Doha, prévoit des dispositions sur "le respect de l'intégrité territoriale et l'arrêt des hostilités" dans l'est de la RDC, celles-ci doivent encore être mises en œuvre
La signature de l'accord de paix a été saluée par de nombreux partisans du président, qui ont organisé des marches de soutien à Kinshasa, se rendant jusqu'à l'ambassade américaine pour remettre un mémorandum.
"Nous sommes en train de vivre un moment extraordinaire", a réagi le président du Front des jeunes pour le sursaut patriotique, Thimothée Le Noir Efika, mais pour d'autres "le pays est par terre".
La célébration a également été l'occasion pour certains de dresser un bilan plus sombre des 65 dernières années. Pour ces voix critiques, l'élite congolaise a échoué à remplir sa mission, laissant le pays en proie à la pauvreté et à l'instabilité.
Des figures de l'opposition, comme Toussaint Alonga et Jean-Marc Kabund, ancien membre du parti présidentiel devenu opposant, ont exprimé leur mécontentement face à la situation actuelle.
Re(voir) aussi : La RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix