Le 66è sommet ordinaire de la CEDEAO se tient à Abuja. La question de la sortie de l'organisation, du Mali, du Niger et du Burkina Faso occupe déjà l'essentiel des conversations.
Dans un tournant significatif pour la région du Sahel, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé leur intention de quitter la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Cette décision vise à renforcer la coopération régionale sans l'influence perçue de puissances extérieures.
L'Alliance des Etats du sahel (AES) dirigée par le président intérimaire malien Assimi Goïta, offre un espace sans visa pour les ressortissants des États membres de la CEDEAO. Cependant, chaque pays membre de l'AES se réserve le droit de refuser l'entrée à des individus jugés inadmissibles selon leurs lois nationales. Cette mesure souligne la volonté des trois pays de contrôler plus strictement leurs frontières tout en facilitant la mobilité régionale.
La décision de quitter la CEDEAO n'est pas une surprise. Depuis janvier, les dirigeants militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont exprimé leur mécontentement envers l'organisation, qu'ils accusent d'être trop influencée par la France. Malgré les efforts de médiation menés par le président togolais Faure Gnassingbé et le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la rupture semblait inévitable. Vendredi dernier, les trois pays ont déclaré cette décision irréversible.
Alors que la CEDEAO tenait un sommet à Abuja, au Nigeria, ce dimanche, la question de la sortie de ces trois pays a dominé les discussions. Les efforts de médiation ont été salués, mais la scission semble désormais créer deux blocs distincts au sein de la région. La CEDEAO a toutefois indiqué qu'elle garderait sa porte ouverte jusqu'en juillet 2025, espérant peut-être un retour des dissidents.
La formation de l'AES et la rupture avec la CEDEAO pourraient redessiner les équilibres politiques et économiques en Afrique de l'Ouest. Cette nouvelle alliance reflète une volonté de s'affranchir des influences extérieures et de renforcer la coopération régionale sur des bases plus autonomes. Reste à voir comment cette dynamique évoluera et quel impact elle aura sur la stabilité et le développement de la région.
Alors que la CEDEAO tente de maintenir l'unité régionale, Mali, Burkina Faso et Niger semblent déterminés à tracer leur propre voie, posant ainsi de nouveaux défis et opportunités pour l'avenir du Sahel.