Fil d'Ariane
Au cœur du marché Banane du PK8, situé dans le 3ème arrondissement de Libreville, une préoccupation majeure anime les discussions : le coût de la vie, et plus particulièrement celui des denrées alimentaires. Les habitants de Libreville expriment leur frustration face à la hausse des prix. "Avec 2 000 francs, on ne peut pas manger", déplore une cliente.
Les commerçants du marché sont souvent pointés du doigt pour les prix élevés. Mais le Gabon importe une grande partie de ses produits alimentaires, ce qui contribue à l'augmentation des coûts.
Face à cette situation, certains acteurs locaux prennent les devants. La responsable du marché Banane a récemment acquis deux parcelles de terre. Elle croit fermement au potentiel agricole du Gabon, comparant la fertilité de ses terres à celles du Congo et du Cameroun. "Si eux, ils arrivent à produire des grosses quantités, pourquoi pas nous ?", s'interroge-t-elle.
Hornella Merchado, qui a appris les rudiments de l'agriculture dans une ferme-école soutenue par une ONG, souligne la nécessité d'un engagement gouvernemental. "Nous formons, nous incubons, et après l'État installe", espère le responsable du centre de formation. L'idée est de transformer les jeunes formés en producteurs pour le marché local.
Le gouvernement gabonais affirme être conscient de ce problème structurel. Depuis des décennies, l'économie du pays repose principalement sur des produits de rente comme le pétrole, le manganèse et le bois.