TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
2 min 20 s
Partager

Le Rwanda : la difficile lutte contre les grossesses précoces

Alors que l'accès à la contraception est interdit aux moins de 18 ans, une nouvelle loi est à l'étude pour ramener cet âge à 15 ans. En attendant la décision des parlementaires rwandais, nous sommes allés à la rencontre de ces adolescentes devenues mères.

Au Rwanda, le phénomène des grossesses précoces chez les adolescentes est un problème social majeur. En 2023, près de 20 000 cas ont été recensés, mettant en lumière les défis auxquels ces jeunes filles sont confrontées. Issues principalement de milieux précaires, elles se retrouvent souvent déscolarisées et abandonnées par leur famille.

Mutoni : une jeunesse sacrifiée

Mutoni, âgée de seulement 17 ans, a donné naissance à son fils il y a trois mois. Malgré le soutien de sa mère et de sa tante, elle ressent un profond changement dans sa vie. "Avant, j'avais l'impression de pouvoir entreprendre et me débrouiller, mais maintenant c'est devenu impossible à cause du bébé", confie-t-elle. Comme beaucoup d'autres jeunes mères, Mutoni doit renoncer à ses rêves et ambitions pour s'occuper de son enfant.

Le rôle crucial des associations

Les associations comme Marembo jouent un rôle essentiel dans l'accompagnement des jeunes mères. Elles offrent non seulement des services de garde d'enfants, mais aussi un soutien psychologique et juridique. Shafiga, qui travaille au centre depuis 13 ans, encourage les jeunes filles à dénoncer les hommes responsables de leur grossesse. "Nous avons des psychologues ici pour leur parler des conséquences du fait d'avoir été abusées, et des avantages qu'elles peuvent avoir en dénonçant les coupables", explique-t-elle.

Un système judiciaire à la traîne

Malgré les efforts des associations, le système judiciaire rwandais peine à sanctionner les responsables. En 2023, sur les près de 20 000 grossesses précoces, seulement 77 hommes ont été condamnés pour avoir mis enceinte des mineures. Ce chiffre souligne la nécessité d'une action plus ferme et d'une sensibilisation accrue pour protéger ces jeunes filles.