
Fil d'Ariane
Plusieurs centaines de militants se sont mobilisés dans la capitale malienne pour dénoncer le projet de dissolution des partis politiques.
Ce dimanche après-midi, une ambiance électrique régnait devant la maison de la presse de Bamako. Des forces de sécurité étaient déployées en nombre, tandis que des partisans du pouvoir exprimaient bruyamment leur désaccord avec l'événement qui se déroulait à l'intérieur du bâtiment. En effet, sept Maliens engagés politiquement s'apprêtaient à signer un manifeste en faveur du respect de la démocratie, du pluralisme et de l'ordre constitutionnel.
Les signataires, issus de divers horizons tels que la société civile, les syndicats, les médias et le monde intellectuel, ont lancé un appel solennel. Ils ont réaffirmé leur attachement aux valeurs démocratiques et républicaines, plaidant pour le respect des droits fondamentaux et un retour effectif à l'ordre constitutionnel. Cet événement, bien que perturbé par l'intervention des forces de l'ordre, a permis aux opposants de faire passer leur message.
(Re)voir : Mali : le mouvement de contestation prend de l'ampleur
Malgré l'évacuation forcée de la salle, les organisateurs ne comptent pas en rester là. Ils envisagent de mobiliser l'opinion publique malienne, qu'ils estiment largement favorable à un retour à l'ordre constitutionnel. Pour ce faire, ils prévoient de désigner un lieu où les citoyens pourront signer le manifeste, tout en mettant en place une option de signature en ligne pour ceux résidant dans les régions éloignées.
Depuis cinq ans, les Maliens attendent un changement promis lors de la transition politique, mais celui-ci tarde à se concrétiser. Les engagements pris au début de cette période n'ont pas été respectés, suscitant frustration et désillusion parmi la population. Samedi dernier, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la capitale, répondant à l'appel d'une large coalition de partis politiques.
(Re)voir : Mali : les conséquences de l'abrogation de la charte des partis politiques
Le point de départ de cette mobilisation a été l'adoption, mercredi dernier, en conseil des ministres, d'un projet de loi visant à abroger la charte des partis politiques, ce qui pourrait mener à leur dissolution. Ce rassemblement a marqué le premier acte majeur de contestation contre le pouvoir en place depuis 2021 au Mali.
En conclusion, la situation à Bamako reflète une volonté croissante de la population malienne de voir respecter les principes démocratiques et constitutionnels. Alors que les tensions persistent, l'avenir politique du pays reste incertain, mais l'engagement des citoyens pour un changement positif est indéniable.