
Fil d'Ariane
Cette année, le roi du Maroc a appelé à s'abstenir de sacrifier le mouton, ce vendredi 6 juin 2025, pour des raisons sociales et économiques. C'est la quatrième fois qu'une telle recommandation est faite en 50 ans dans le royaume.
Chaque année, l'Aïd al-Adha, également connu sous le nom de fête du sacrifice, est un moment crucial pour les éleveurs marocains. Cependant, cette année, un appel royal a été lancé pour éviter le sacrifice, bouleversant ainsi les plans de nombreux agriculteurs et commerçants. Cet article explore les répercussions de cette décision sur la filière ovine et les alternatives envisagées par les acteurs du secteur.
Youssef, un éleveur de la région, a décidé de ne pas vendre de bêtes pour l'Aïd cette année. Bien que l'appel royal ne l'ait pas surpris, il a dû s'adapter à cette nouvelle réalité. La sécheresse persistante et la diminution du cheptel marocain avaient déjà été évoquées comme raisons de cette recommandation. Malgré cela, une partie des éleveurs a continué à investir, espérant que la tradition se poursuivrait comme d'habitude.
Pour Youssef, la situation est complexe. Il ne peut pas se permettre de nourrir et de soigner toutes ses bêtes pendant une année supplémentaire sans retour sur investissement. Les coûts d'entretien des animaux, notamment les plus grands, sont élevés, et il prévoit de vendre certaines bêtes à perte pour alléger ses charges. Cette décision affecte non seulement les éleveurs, mais aussi les transporteurs et les revendeurs, toute la chaîne étant impactée par cette annulation.
À quelques kilomètres de l'élevage de Youssef, un de ses clients organise habituellement une journée spéciale pour l'Aïd dans une ferme pédagogique. Cette année, en réponse à l'appel royal, le programme a été modifié. Au lieu du traditionnel sacrifice, les familles se tourneront vers des alternatives comme le barbecue ou le pique-nique. Ce changement est également motivé par la hausse des prix des moutons, qui sont devenus inabordables pour de nombreuses familles.
Bien que l'appel royal soit une recommandation et non une interdiction, certaines autorités locales ont pris des mesures exceptionnelles. À Agadir, par exemple, les marchés et les abattoirs municipaux seront contrôlés ou fermés la veille et le jour de l'Aïd. Ces décisions visent à limiter les rassemblements et à encourager le respect de la recommandation royale.