Créé par ordonnance en avril, le Conseil consultatif de la refondation, composé de 194 membres non élus, remplace l'Assemblée nationale dissoute et conseille le régime militaire sur les affaires nationales.
Le Niger a inauguré, samedi 28 avril, un nouvel organe consultatif, le Conseil Consultatif de la Refondation (CCR), composé de 194 membres civils et militaires. Ces conseillers, bien qu'ils ne soient pas élus et ne possèdent pas de pouvoir législatif, ont été désignés par les huit régions du Niger ou nommés par le pouvoir en place.
Leur installation officielle a eu lieu lors d'une cérémonie retransmise à la télévision d'État, marquant une étape importante dans le processus de transition du pays.
Créé par ordonnance en avril par le président et général Abdourahamane Tiani, le CCR est l'un des huit organes prévus par la Charte de la refondation. Il remplace l'Assemblée nationale, dissoute après le coup d'État de juillet 2023.
Sous la direction de Mamoudou Djingarey, ancien haut fonctionnaire de l'ONU, le CCR a pour mission de guider le Niger à travers une période de transition complexe et de soumettre des avis sur des questions d'intérêt national. Il peut également formuler des propositions et recommandations au général Tiani.
Le Niger fait face à de nombreux défis sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Ces menaces pèsent lourdement sur le pays, et le CCR est appelé à inscrire ses actions dans l'intérêt supérieur de la nation, selon le ministre de l'Intérieur du Niger qui s'est exprimé devant les conseillers lors de leur installation. Et de souligner que le contexte sécuritaire tendu rend la tâche du CCR d'autant plus cruciale pour assurer la stabilité et la sécurité du pays.
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La cérémonie d'installation du CCR a vu la participation des présidents des Assemblées nationales du Ghana et du Tchad, ainsi que des représentants des assemblées législatives du Mali et du Burkina Faso.
Ces pays, également dirigés par des régimes militaires issus de coups d'État, forment avec le Niger une confédération appelée l'AES (Alliance des États du Sahel). Les chambres constituées à Niamey, Bamako et Ouagadougou prévoient de tenir une première session confédérale au Burkina Faso, soulignant l'importance de la coopération régionale dans cette période de transition.
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