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Raymond Ndong Sima nommé Premier ministre de transition au Gabon

Jeudi 7 septembre, le Président de la transition au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a nommé Premier ministre de transition Raymond Ndong Sima, un économiste et opposant à Ali Bongo. 

Quelques minutes après l'annonce de sa nomination, Raymond Ndong Sima a déclaré à l'AFP espérer soumettre au Président de la transition, le général Oligui "d'ici trois à quatre jours une proposition" de gouvernement de transition.

"On m'a remis une feuille de route, et je vais essayer de travailler dans le sens de ce que les militaires ont décidé" pour "qu'on remette en ordre l'ensemble des institutions et notamment tout ce qui concerne le cadre des élections", a-t-il expliqué par téléphone.

"Je veux consulter largement" et "sans précipitation" pour "faire en sorte que les gens appartenant à toutes les familles politiques se retrouvent" dans le gouvernement.

Ancien ministre d'Ali Bongo

Raymond Ndong Sima, 68 ans, avait été Premier ministre d'Ali Bongo de 2012 à 2014. Mais il s'était éloigné du pouvoir, qu'il accusait régulièrement de mauvaise gouvernance, jusqu'à se présenter contre le chef de l'État aux présidentielles de 2016 et 2023. Pour cette dernière, il s'était désisté au dernier moment au profit d'un candidat commun aux principaux mouvements et partis de l'opposition.

Il est natif de la province du Woleu-Ntem, berceau de l'ethnie fang majoritaire au Gabon. Il s'agit aussi de l'un des fiefs historiques de l'opposition à la famille Bongo, qui dirigeait le pays depuis plus de 55 ans. Raymond Ndong Sima est notamment diplômé d'économétrie à l'Université Paris-Dauphine de Paris.

Mercredi 5 septembre, il avait annoncé se retirer de la principale plateforme de l'ancienne opposition, Alternance 2023, dont il était l'un des ténors avec cinq autres candidats déclarés à la présidentielle, pointant "une situation confuse depuis plusieurs jours". 

Cinq des six leaders d'Alternance 2023, dont lui-même, avaient rallié le nouveau pouvoir militaire. La position du dernier, le candidat commun d'Alternance 2023 à la présidentielle, Albert Ondo Ossa, n'était pas clairement exprimée.

Il y a trois jours, Raymon Ndong Sima avait déjà affirmé à l'AFP la nécessité "de discuter avec les militaires", recommandant toutefois que la transition n'excède pas "24 mois". Il se disait alors "intéressé par la prochaine présidentielle", à laquelle "les militaires ne doivent pas participer".

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Période de transition indéfinie

Le général Oligui, le président de la Transition, a mené le coup d'État du 30 août contre un Ali Bongo à peine proclamé réélu dans une élection frauduleuse selon les militaires. Il a prêté serment lundi 4 septembre en tant que Président d'une période de transition dont il n'a pas fixé la durée, et au terme de laquelle il a promis des "élections libres". 

Lundi 4 septembre, il avait aussi annoncé la formation d'un gouvernement de transition comprenant des personnalités de tous bords politiques. Puis une nouvelle Constitution élaborée avec les représentants de "toutes les forces vives de la Nation", qui sera soumise à référendum, et "plus respectueuse de la démocratie et des droits humains".

Le coup d'État a été mené sans effusion de sang, par des militaires putschistes unis derrière le général Oligui et les chefs de tous les corps de l'armée et de la police. Ils avaient rapidement suscité le ralliement de la quasi-totalité des partis de l'ancienne opposition, et d'une partie de l'ex-majorité, ainsi qu'un élan massif d'une population les remerciant de l'avoir "libérée" de 55 ans de "dynastie Bongo" au pouvoir.