Fil d'Ariane
La République démocratique du Congo se dirige-t-elle vers un partenariat sur les minerais avec les États-Unis ? Rien n'est encore fait, mais des discussions seraient en cours concernant l'exploitation de ses ressources minières.
La République Démocratique du Congo (RDC) est actuellement au cœur de discussions cruciales avec les États-Unis concernant l'exploitation de ses ressources minières. Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu et actuel ministre du Commerce extérieur, a confirmé l'existence de ces pourparlers, bien qu'il n'ait pas souhaité entrer dans les détails.
Ces discussions s'inscrivent dans le cadre de l'AGOA (African growth and opportunity act), une loi américaine qui permet à certains pays africains, dont la RDC, d'exporter vers les États-Unis sans frais de douane.
L'AGOA, signé en 2000 sous l'administration de Bill Clinton, est un accord qui facilite l'accès des produits africains au marché américain. Cet accord, qui arrive à expiration en septembre, est actuellement en cours de renégociation.
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La RDC, riche en ressources telles que le cobalt, le coltan et le lithium, suscite un intérêt mondial, notamment de la part des États-Unis. Cependant, l'exploitation de ces ressources est compliquée par les conflits persistants dans l'est du pays.
Alain Bolodjwa, un opposant politique, exprime ses inquiétudes quant à la possibilité que Kinshasa ne soit pas suffisamment vigilant sur les conditions d'un futur accord avec les États-Unis, surtout sous la pression sécuritaire actuelle.
Le président Félix Tshisekedi semble privilégier une négociation directe avec les Américains, mais Alain Bolodjwa espère que cela se fasse dans le respect du Code minier congolais. L'expérience passée avec la Chine, où un accord "mines contre infrastructures" s'est avéré défavorable pour la RDC, sert de mise en garde.
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En 2008, un accord avec la Chine promettait des infrastructures en échange de l'accès aux mines de cuivre et de cobalt de la RDC. Cependant, un rapport de l'Inspection générale des finances en 2023 a révélé que cet accord n'a pas été bénéfique pour le pays.
La plateforme "Le Congo n'est pas à vendre", qui regroupe des ONG anticorruption, a suivi de près ce dossier et craint que de nouveaux accords soient conclus en dehors du cadre légal, privant ainsi la RDC des bénéfices de ses ressources.