Face à l'intensification des combats dans l'est de la République démocratique du Congo, des milliers de manifestants se rassemblent à travers le pays.
Fil d'Ariane
Depuis leur prise de la ville de Goma fin janvier, les rebelles de l'AFC/M23 ont pris en main l'administration locale de la grande ville de l'est de la République démocratique du Congo. Si certains habitants louent la nouvelle administration M23, d'autres déplorent quelques côtés arbitraires. Reportage.
À Goma, la vie quotidienne des habitants est marquée par une tradition communautaire appelée le salongo. Cette pratique, qui consiste à nettoyer les rues et les parcelles devant les habitations, a pris une nouvelle dimension sous l'influence des rebelles de l'AFC/M23.
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Le salongo, bien que déjà existant avant l'arrivée des rebelles, avait commencé à être négligé par la population de Goma. Cependant, depuis que l'AFC/M23 a pris le contrôle de la ville, cette activité est devenue obligatoire. Chaque samedi, les habitants sont tenus de participer à ces travaux communautaires, sous la supervision de chefs locaux.
Des membres d'une patrouille rebelle du M23 dans les rues de Goma, au Congo, le jeudi 30 janvier 2025.
La participation au salongo est désormais vérifiée par la distribution de jetons. Ces jetons, remis après le nettoyage, sont devenus essentiels pour circuler librement dans la ville. Ne pas posséder ce jeton peut entraîner des conséquences graves, car il est perçu comme une preuve de participation aux travaux communautaires. Les rebelles considèrent l'absence de ce jeton comme une infraction, pouvant mener à des suspicions d'infiltration.
Face à l'intensification des combats dans l'est de la République démocratique du Congo, des milliers de manifestants se rassemblent à travers le pays.
Depuis leur prise de contrôle de Goma, les rebelles ont remplacé plusieurs chefs locaux par des administrateurs formés à leur idéologie. Pour certains, ces nouveaux dirigeants sont les yeux et les oreilles du M23, permettant au groupe rebelle d'exercer un contrôle constant sur la population. Cette accusation est toutefois rejetée par le M23, qui affirme n'avoir remplacé que les autorités ayant quitté la ville.