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RD Congo : la détresse des habitants de Walikale
Six jours après le retrait du M23 de Walikale, les habitants sont encore marqués par les récents affrontements entre l'armée et les rebelles. Leurs regards sont tournés vers les pourparlers de Doha.
Dans la région du Nord Kivu, en République démocratique du Congo, la cité de Walikale se remet lentement des récents combats qui ont secoué la région. En mars dernier, le groupe rebelle M23 a pris le contrôle de ce lieu stratégique, avant d'annoncer son retrait début avril. Cependant, les stigmates des affrontements et des pillages restent visibles, laissant la population dans l'incertitude quant à l'avenir.
Au petit matin, Walikale s'éveille doucement. Quelques motos circulent et quelques passants arpentent les rues, mais de nombreux commerces restent fermés. Les habitants, bien que marqués par les événements récents, espèrent un retour à la normale. La présence de la police et de l'armée rassure certains, mais pour d'autres, comme François, un commerçant local, le retour à la paix semble encore lointain.
François, dont le magasin a été pillé lors des affrontements, exprime sa désillusion. Malgré les cadenas qu'il avait installés, son commerce de vin, de boissons alcoolisées et de denrées alimentaires a été saccagé. Il accuse certains habitants du quartier de Niabangi d'avoir participé à la destruction de son commerce. "Après Dieu, c'est l'État, et l'État ne sait plus quoi faire", déplore-t-il, se sentant abandonné et impuissant face à la situation.
Le centre hospitalier de Mboumboui n'a pas été épargné par les pillages. Le docteur Bouchiri, qui n'a pas pu soigner ses patients depuis un certain temps, se retrouve démuni. Les médicaments, matelas et moustiquaires ont été emportés, laissant l'hôpital sans ressources. Le personnel médical appelle le gouvernement à fournir une aide urgente pour pouvoir à nouveau prendre en charge la population environnante.
Walikale, située dans une région minière, est un carrefour stratégique reliant l'est du pays, depuis Goma et Bukavu, à la grande ville de Kisangani. La cité vit dans l'attente d'une paix durable, encore incertaine aujourd'hui. Les habitants espèrent que les autorités prendront des mesures pour stabiliser la région et permettre un retour à la normale.