Fil d'Ariane
Dans un climat de tension palpable, la province du Maniema en République démocratique du Congo se prépare à faire face à l'avancée du M23. Alors que la menace se rapproche, les habitants de la région, pris entre la peur et la détermination, s'organisent.
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De nombreux hommes en âge de combattre se rassemblent au quartier général d'un chef de la milice à Kindu qui combat aux côtés de l'armée congolaise, les Wazalendo. "Nous sommes prêts à combattre pour notre pays jusqu'à la dernière goutte de sang", déclare Albert Wamba Opota, membre des Wazalendo. "Nous allons combattre le M23 jusqu'au bout", insiste-t-il. Il affirme que les hommes sont formés pendant 18 mois au camp militaire d'Iwama, et qu'ils sont résolus à mettre fin à la rébellion si elle atteint le Maniema.
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Le M23, après avoir pris le contrôle de certaines zones dont la localité de Nyabiondo dans le Nord-Kivu, ce dimanche, se dirigerait vers Walikale, une position stratégique qui pourrait leur ouvrir la voie vers Kindu, le chef-lieu de la province voisine du Maniema. Cette perspective alimente l'angoisse des habitants. Jean-Marie, un père de famille, exprime son inquiétude : "Ma famille et moi, on a peur avec cette guerre. Les rumeurs circulent, et on ne sait même pas où fuir."
La menace du M23 pèse également sur l'économie locale. Issa Ramazani, propriétaire d'une petite épicerie à Kindu, craint pour son commerce. "Si la guerre éclate, je pourrais tout perdre", confie-t-il, évoquant le risque de pillage qui a déjà frappé les provinces voisines du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
À Kindu, le souvenir des villes de Goma et Bukavu, tombées aux mains du M23 avec le soutien présumé du Rwanda, hante les esprits. Depuis mi-février, ces villes sont sous le contrôle des rebelles, et les habitants du Maniema redoutent un scénario similaire.