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RDC : des églises traditionnelles qui désormais encouragent la vaccination des enfants

Les adeptes des églises traditionnelles, dites "anticoloniales" acceptent désormais de faire vacciner leurs enfants contre la poliomyélite, après avoir été longtemps réfractaires.

Dans les régions reculées du sud de la République Démocratique du Congo, la vaccination des enfants contre les maladies épidémiques représente un défi de taille. Le père Juvénal, un leader religieux influent, s'est récemment engagé dans une mission cruciale : convaincre les membres de son église, les Kitawalas, de l'importance de la vaccination. Cette initiative marque un tournant dans une communauté historiquement réticente à adopter des pratiques perçues comme occidentales.

Un changement de mentalité

L'église Kitawala, d'inspiration chrétienne, a longtemps résisté aux influences extérieures, notamment durant l'époque coloniale. Cette résistance s'est traduite par une méfiance envers la vaccination, considérée comme une intrusion occidentale. Cependant, face aux ravages de la poliomyélite, le père Juvénal a changé d'avis il y a moins d'un an. Conscient que la vaccination est le seul moyen de prévenir cette maladie incurable, il plaide désormais pour que les traditions ne fassent pas obstacle à la santé des enfants.

Le père Juvénal n'est pas seul dans cette démarche. D'autres leaders religieux de la province, comme le pasteur Kassonga, ont également rejoint les efforts des autorités sanitaires. Bien que son église, les Postolos, interdise traditionnellement les injections, le pasteur Kassonga a découvert que les vaccins administrés par voie orale ne contreviennent pas à leurs croyances. Cette adaptation a permis d'élargir l'acceptation des vaccins dans sa communauté.

Grâce au soutien de l'ONG américaine Village Reach, les services sanitaires ont intensifié l'administration de vaccins oraux, une méthode bien accueillie par les communautés Kitawala et Postolos. Cette approche, qui s'appuie sur l'influence des leaders religieux traditionnels, a permis d'étendre la couverture vaccinale dans les zones les plus isolées.

Des défis persistants

Malgré ces avancées, des résistances culturelles et religieuses subsistent. Certaines communautés, comme les Kitawalas, se méfient des initiatives gratuites, suspectant des intentions cachées de la part du gouvernement. Les agents de santé, en plus de leur rôle médical, doivent donc engager un dialogue constant avec les populations pour surmonter ces réticences.

Outre les résistances culturelles, la vaccination en milieu rural est également entravée par des obstacles logistiques, notamment l'état déplorable des routes, particulièrement durant la saison des pluies. Ces conditions rendent l'accès aux populations rurales encore plus difficile, compliquant la tâche des équipes médicales.