TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
4 min 23 s
Partager

Sierra Leone : sortir du kush

En avril 2024, le président sierra-léonais Julius Maada Bio déclarait l'état d'urgence face aux ravages du "kush", drogue de synthèse bon marché et extrêmement addictive. Il existe désormais 2 centres nationaux de désintoxication.

Dans les quartiers défavorisés de Freetown, en Sierra Leone, la lutte contre la toxicomanie prend des formes variées, mêlant pratiques traditionnelles et approches modernes. Alors que les centres de désintoxication publics peinent à répondre à la demande croissante, des guérisseurs traditionnels tentent de combler le vide, souvent au mépris des droits humains.

Dans une banlieue de Freetown, Hassan Kamara, surnommé "Le Pas", utilise des méthodes peu orthodoxes pour traiter les jeunes hommes dépendants de drogues. Enchaînés par les pieds, ces patients reçoivent des décoctions à base de plantes et des prières coraniques. Les familles, désespérées, confient leurs proches à ce guérisseur faute d'alternatives. Cependant, ces pratiques suscitent la controverse, les autorités sierra-léonaises refusant de soutenir ces centres informels, qu'elles accusent de violer les droits humains.
 

Les centres de désintoxication publics : une approche encadrée


En réponse à la crise de la toxicomanie, la Sierra Leone a ouvert deux centres de désintoxication publics. Le plus ancien, situé en périphérie de Freetown, offre un cadre structuré sans recours à la contrainte physique. Encadrés par des professionnels de santé et des travailleurs sociaux, les patients bénéficient d'un suivi médical et psychologique. Maria Matherey, une ancienne toxicomane, témoigne de son parcours de réhabilitation après sept semaines passées dans ce centre. Elle exprime sa gratitude envers le personnel et partage son espoir de reconstruire sa vie.

Malgré les efforts déployés, la demande dépasse largement les capacités d'accueil des centres publics. Plus de 2 000 personnes sont actuellement sur liste d'attente, tandis que seulement 300 ont pu être traitées. Un second centre a récemment ouvert dans le sud du pays, mais les besoins restent immenses.
 

Perspectives d'avenir


La réhabilitation des toxicomanes en Sierra Leone est un défi complexe, nécessitant une approche équilibrée entre tradition et modernité. Les témoignages de patients comme Maria Matherey soulignent l'importance d'un soutien familial et d'un encadrement professionnel pour réussir la réintégration sociale. Alors que le pays continue de développer ses infrastructures de santé, la sensibilisation et l'éducation restent des outils essentiels pour prévenir la toxicomanie et soutenir ceux qui en souffrent.