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Tunisie : la colère d'un village tunisien après la mort de lycéens

Les habitants de Mezzouna en Tunisie manifestent depuis plusieurs jours leur colère après la mort de trois élèves dans l'effondrement accidentel du mur d'enceinte d'un lycée.

Dans la petite ville de Mezzouna, située dans le centre-sud de la Tunisie, un drame a secoué la communauté et mis en lumière des problèmes profondément enracinés. Mohamed Amine Messaadi, un lycéen de 18 ans, a perdu la vie avec deux de ses camarades lors de l'effondrement d'un mur de leur lycée. Ce mur, en mauvais état depuis des années, n'avait jamais fait l'objet de réparations, malgré les avertissements.

La douleur des familles des victimes est immense, mais elle est également teintée d'indignation. Les parents accusent l'administration et le ministère de l'Éducation de négligence, pointant du doigt une corruption généralisée qui aurait contribué à cette tragédie. "Nous sommes les victimes de la corruption administrative", déclare un parent en deuil, exprimant un sentiment partagé par beaucoup dans la région.

Colère et répression

La tragédie a provoqué une vague de colère parmi les 7 000 habitants de Mezzouna. Dès le lendemain de l'accident, des manifestations ont éclaté. Les habitants, en colère, ont brûlé des pneus et bloqué les routes pour exprimer leur frustration. Cependant, la réponse des forces de l'ordre a été sévère, exacerbant encore plus les tensions. La situation est restée tendue tout au long de la semaine, avec des affrontements réguliers entre manifestants et forces de sécurité.

Les revendications des habitants de Mezzouna vont au-delà de cet incident tragique. Ils dénoncent des conditions de vie extrêmement difficiles, notamment l'absence d'eau potable. La crise économique qui frappe la Tunisie se fait sentir de manière encore plus aiguë dans les régions du centre, où les habitants se sentent abandonnés et méprisés par les autorités.

Il y a 15 ans, la révolution tunisienne, qui a conduit à la chute du président Ben Ali, a commencé dans cette même région, à Sidi Bouzid, sur fond de mécontentement populaire. Aujourd'hui, les habitants de Mezzouna ressentent une amertume similaire, se demandant si les sacrifices du passé ont réellement conduit à des changements positifs.