Emmerson Mnangagwa a salué "un nouveau départ", avant d'appeler à l'unité pour "construire" un nouveau Zimbabwe pour tous". Mais l'opposition a immédiatement rejeté sa victoire, annonçant qu'elle allait saisir la justice. "Les résultats sont faux, (...), nous allons dénoncer l'ensemble du processus" devant un tribunal, a déclaré Morgan Komichi, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Nelson Chamisa.

Un climat électrique, donc, dans les rues de Harare, à l'image d'une très longue journée d'attente. Police anti-émeutes et militaires patrouillaient dans des rues déserte au lendemain d'une répression meurtrière de manifestants de l'opposition qui a fait 6 morts.
Mercredi, après l'annonce de la victoire aux législatives de la Zanu-PF, le parti au pouvoir depuis près de 40 ans, l'armée a dispersé dans le sang des manifestants qui criaient à la fraude.
Jeudi, c'est le siège du MDC, le principal parti d'opposition, qui se trouvait bouclé par la police anti-émeute en plein coeur de la capitale du Zimbabwe. "La police est venue avec un mandat de perquisition et de saisie. Ils ont affirmé qu'il y avait certains ordinateurs et d'autres documents subversifs et ils voulaient les saisir, ils ont aussi emmenés les gens qui étaient à l'intérieur," raconte un témoin. En tout, les forces de l'ordre ont emmené 16 personnes.
Depuis son indépendance, en 1980, le Zimbabwe n'a connu que deux présidents, tous les deux issus de la Zanu-PF: Robert Mugabe, qui a dirigé d'une main de fer le pays pendant trente-sept ans, et Emmerson Mnangagwa, âgé de 75 ans, arrivé au pouvoir après un coup de force de l'armée.