Le recours de l'opposant Nelson Chamisa est à l'étude à la Cour constitutionnelle. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) conteste la victoire d'Emmerson Mnangagwa à la présidentielle le 30 juillet dernier.
Des preuves des irrégularités du scrutin du 30 juillet. Ils affirment en avoir plus que nécessaires.
Les avocats du MDC - le principal parti d opposition - sont les premiers à plaider, ce mercredi matin, devant la Cour constitutionnelle.
Et le camp Chamisa fait mine d'y croire : "Bien sûr, il y avait des gens qui étaient dans une posture d'accusateurs et qui se comportaient comme des démagogues. Mais nous ne voyons pas ça d'un mauvais œil, c'est révélateur de gens qui ont peur de quelque chose", assureNkululeko Sibanda, porte-parole de Nelson Chamisa.
Le MDC accuse le gouvernement de "fraudes". Et la ZEC, la commission électorale, d'avoir "manipulé" les résultats qu'elle a publiés.
Pas de quoi affoler les avocats du camp rival, venus défendre, devant les juges, l'éléction du président sortant.
"Nous sommes très heureux des démonstrations que nous avons faites. Nous avons prouvé ce que nous avons toujours soutenu : que ce recours électoral n'est pas une question de droit, que c'est juste une distraction destinée à obtenir un résultat différent du résultat légal" , expliqueLewis Uriri, avocat représentant du parti au pouvoir Zanu-PF.
Cette procédure a certes provoqué le report de la cérémonie d'investiture d'Emmerson Mnangagwa mais le chef de l'Etat se montre confiant. Il répète que les observateurs internationaux ont jugé le scrutin "juste et transparent".
Les débats à la Cour constitutionnelle sont retransmis en direct à la télévision nationale. A l'intérieur, la salle d audience est pleine à craquer.
A Harare, la population scrute le bon déroulement de cette dernière phase "judiciaire" du processus électoral.
A l'extérieur de la Cour, les tanks de l'armée stationnent... signe que la situation reste tendue. Les juges doivent rendre leur verdict d'ici vendredi prochain.