Ce n'est pas la première fois que le pasteur Mawarire fait face aux juges.
Aujourd'hui, ils lui reprochent d'avoir diffusé, sur les réseaux sociaux, une vidéo qui auraient pour objectif de "saper le gouvernement constitutionnel".
" On pensait vivre dans un nouveau pays avec une nouvelle façon de faire les choses, commente le pasteur Evan Mawarire. Je n'ai absolument rien fait de ce que l'on me reproche, je n'ai rien fait. Mais si nous avons une vraie justice dans ce pays, alors attendons de voir..."
Evan Mawarire - figure contestataire de la société civile zimbabwéenne - réfutera à la barre les accusations de "subversion" et "d'incitation à la violence" pour son soutien à la fronde sociale de ces trois derniers jours.
Des dizaines d'autres personnes comparaissent, comme lui, à la chaine
Le ministère de la sécurité a procédé à plus de 600 arrestations.
Les autorités ont aussi reconnu la mort de trois personnes.
Mais des ONG locales parlent d'au moins 16 tués, lors de plusieurs rassemblements à Harare et Bulawayo.
La répression s'est abattue avec force sur les manifestants, dès lundi et le premier jour de la grève générale, lancée par le principal syndicat du pays.
Des ONG dénoncent des passages à tabac, voire des tortures. Cet homme vient se faire soigner après avoir, dit-il, été battu, aux cotés d'une vingtaines d'autres personnes, accusées d avoir pris part au mouvement
"Des soldats sont entrés dans notre maison en pleine nuit, ils ont tout cassé.
Ils se sont relayés pour nous battre et notre chambre était pleine de sang. ", témoigne Tichaona Zimunya. "Ils n'avaient aucune pitié, ils voulaient nous tuer, mais j'ai réussi à m'échapper.", raconte Apiwa Kaseke.
Le Zimbabwe s'est une nouvelle fois soulevé. Et en a payé le prix.
Cette fois, c'est l'annonce par le gouvernement d'une forte augmentation des tarifs des carburants qui a déclenché la colère, dans un pays rongé depuis des années par la crise économique, les pénuries et l'inflation.