Au Zimbabwe, des scènes d'émeutes. Trois personnes sont mortes après l'annonce contestée de la victoire du parti au pouvoir. Plusieurs manifestations ont éclaté dans la capitale Hararé. L'armée a ouvert le feu sur les partisans de l'opposition qui dénoncent des fraudes.
Les forces de l'ordre tirent à balle réelle. Les manifestants se dispersent. Ils reviendront. La répression s'abat sur ces sympathisants de l'opposition qui ont cru que leur parti, le MDC, pouvait cette fois l'emporter. "On participait à une manifestation pacifique. J'ai été battu par les soldats", témoigne ce manifestant blessé.
Les esprits se sont échauffés quand, dans la matinée, les premiers résultats des élections de lundi sont tombés. Les partisans de l'opposition se massent alors devant le siège de la commission électorale.
Selon elle, la ZANU PF, au pouvoir depuis près de 40 ans, obtient, cette année encore, la majorité absolue à la chambre basse du Parlement. Les résultats ne sont que partiels mais sur les 210 sièges à pourvoir, la parti de l'ancien Président Mugabe en aurait déjà gagné 110.
Les manifestants de l'opposition ne veulent pas y croire. "On veut le changement. On ne veut plus la Zanu PF. Il faut qu'ils publient les vrais résultats", témoigne un homme.
Les forces de l'ordre ont d'abord tenté de contenir la colère populaire par des tirs de gaz lacrymogènes et l'usage de canons à eau. Avant de passer à des méthodes plus violentes. Il y a eu des morts ce mercredi dans les rues d'Harare. Les blindés de l'armée étaient de sortie pour terroriser la population.
"Les soldats sont entraînés pour tuer, à la guerre. On est vraiment en mesure de se demander ce que tout ca signifie. Sommes nous en guerre ? Les civils sont-ils les ennemis de l'Etat ? La perte de ces vies humaines est la pire expérience qu'on ait eu à vivre", indique le porte parole du parti d'opposition, le MDC, Nkululeko Sibanda.
Le Président sortant, Emmerson mnangagwa, de son côté a déclaré tenir le MDC pour responsable de ces violences. Le candidat de la Zanu PF espère être conforté à son poste, après le vote de lundi. La commission électorale devait publier ce mercredi des résultats partiels pour la présidentielle. Elle ne l'a finalement pas fait.