Coupe Arabe : l'Algérie prend une "petite" Coupe avant la CAN
Trois semaines avant le coup d'envoi de la CAN au Cameroun, l'Algérie a remporté la première Coupe Arabe de la FIFA, organisée au Qatar. Composée de joueurs évoluant dans les pays arabes, cette équipe A' a su déjouer tous les pièges qui lui étaient tendus. Bilan de cette nouvelle compétition.
A moins de trois semaines du coup d'envoi de la CAN, l'Algérie a remporté la première Coupe Arabe de la FIFA, samedi après-midi au Qatar. Au terme de trois semaines de compétition, les Fennecs ont remporté une finale fermée et accrochée, voire heurtée, en venant à bout de la Tunisie après prolongation (0-2), sur la pelouse du stade Al-Bayt d’Al-Khor, dans le nord-est de l'émirat. Disputée le jour de la fête nationale du pays, la rencontre a longtemps été indécise. Les Fennecs ont fait la décision par le remplaçant Amir Sayoud (99e) puis par Yacine Brahimi (120e+5), devant des tribunes bondées de plus de 60.000 spectateurs. La récompense d'un parcours sans faute pour les hommes de Madjid Bougherra, qui n'ont perdu aucune rencontre durant le tournoi, se montrant à la hauteur de tous les adversaires, difficiles, que le sort leur a réservé : ses "meilleurs ennemis" égyptien (1-1 au premier tour) et marocain (2-2 a.p., 5-3 t.a.b.), puis le Qatar, pays organisateur, en demi-finale (2-1).
Des Fennecs A' à la hauteur
Contrairement à l'Egypte, incapable de livrer un contenu convaincant sans Mohamed Salah et les expatriés en Europe, l'Algérie a montré de belles choses avec cette équipe A', mélangeant joueurs du cru, de Ligue 1 tunisienne et des championnats lucratifs des pays du Golfe persique. Désigné joueur de la compétition, Yacine Brahimi s'est rappelé au bon souvenir des supporters algériens, et sans doute également du sélectionneur des A, Djamel Belmadi, qui ne l'a plus convoqué depuis novembre 2020. Avec l'élargissement des listes pour la CAN à 28 joueurs, pandémie oblige, l'ancien Rennais et d'autres vainqueurs de la Coupe Arabe peuvent espérer être du voyage au Cameroun. Pour d'autres, faire carrière au Moyen-Orient n'est déjà pas un obstacle pour jouer en A. C'est le cas de l'attaquant Baghdad Bounedjah et de l'ailier gauche Youcef Belaïli. Ces deux titulaires aux yeux de Belmadi auront connu des fortunes diverses. Des statistiques moyennes (2 buts et 2 passes décisives en 5 matchs) pour le premier, une impression de plénitude technique pour le second, avec un but digne du prix Puskas contre le Maroc en quarts de finale et un autre synonyme de qualification au tour suivant contre le pays hôte.
Une compétition appelée à durer
La Fédération algérienne de football termine bien l'année 2021 à tous les points de vue : cette victoire lui permet de toucher 5 millions de dollars. Une somme légèrement supérieure au « prize money » de la CAN 2019. Avec un gain de 3 millions de dollars pour le finaliste tunisien, 2 millions pour le vainqueur de la petite finale (Qatar) ou 1,5 million pour le 4e (Egypte), ce sont au total 25 millions d’euros ont été distribués. Estampillée FIFA, cette réactivation d'une compétition laissée en jachère une décennie durant pour raison... financière, cette épreuve aura permis au Qatar de communiquer à grande échelle un an avant le Mondial 2022. L’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, pouvait avoir le sourire : ce coup d'essai a été validé par Gianni Infantino, en pré-campagne pour sa réélection en 2023. « Sous l’égide de la FIFA, nous ferons en sorte que la Coupe Arabe continue. Cette compétition a prouvé sa valeur », a promis le patron du football mondial. Et de proposer que l'arabe devienne une langue officielle de la FIFA, au même titre que l’anglais, le français, l’allemand et l’espagnol. Toutes les langues comptent, toutes les voix aussi.