Pour prendre la température, il suffit de grimper à 2 000m pour interroger les professionnels du milieu présents cette semaine au
Festival européen du cinéma des Arcs (14-21 décembre), dans les Alpes (en France). « On ne peut pas dire qu’aujourd’hui il soit très simple de financier un film », reconnaît Vincent Lannoo, dont le dernier film :
Les âmes de papier, une comédie dramatique avec Stéphane Guillon, Jonathan Zaccaï, Julie Gayet et Pierre Richard, sort en salles en France le jour de Noël. « La crise du cinéma, elle, est réelle même pour les exploitants. Ils ont de mauvaises surprises tout le temps, du coup ils ont très peur de prendre des risques en choisissant des films un peu différents », poursuit le réalisateur belge. « En même temps, les gros trucs qu’on leur ramène, le public les boude, du coup, là où ils essaient un peu d’assurer leur arrières, ça ne marche pas toujours non plus. »
Tout est dit. Un secteur en plein doute, avec des financements de films difficiles, des acteurs indécis et inquiets, et un public volatile qui délaisse les salles. Depuis 2011, la situation du cinéma français s’est dégradée, avec une deuxième année consécutive de baisse du nombre d'entrées en salles. A peine 190 millions d'entrées entre décembre 2012 et novembre 2013, contre 210 millions entre décembre 2011 et novembre 2012, soit une baisse de près de 10%, selon les chiffres du
CNC. Sans compter la chute des films français au box-office, qui représentent environ 33% des entrées, une contre-performance par rapport aux 43% de l’an passé.