"Amazonie, le chamane et la pensée de la forêt" s'expose à Montréal

Au musée Pointe-à-Callière de Montréal, l'exposition "Amazonie, le chamane et la pensée de la forêt" propose une plongée dans un univers mystique fascinant.
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Expo amazonie
Une trentaine de peuples d'Amazonie vivant dans neuf pays sont représentés dans cette exposition.
©Catherine François
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Saviez-vous que le fleuve Amazone porte ce nom parce qu’un Espagnol du nom de Francisco de Orellana l’a ainsi baptisé après s’être battu avec une tribu de femmes et d’hommes qui portaient de longues chevelures et qui lui ont fait penser aux Amazones de l’Antiquité ? C’est l’une des choses que nous apprend cette exposition qui vient de prendre l’affiche au musée montréalais d’archéologie. 

Arrivée tout droit du musée d’ethnographie de Genève, où elle a rencontré un beau succès, cette exposition présente des masques, parures, armes diverses, bijoux, trésors archéologiques, photos d’archives, extraits vidéos, provenant d’une trentaine de tribus vivant dans neuf pays de l’Amazonie. Elle explique au visiteur la culture animiste qui unit tous ces peuples pourtant si diversifiés, avec, comme personnage central de cet animisme, le chamane, sorte de sorcier qui, lors de cérémonies où il consomme toutes sortes de substances hallucinogènes, réussit à entrer en contact avec les esprits qui habitent cette forêt enchantée. 

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L'art de la plumasserie est typique des peuples d'Amazonie.
©Catherine François

 « L'objectif de l'exposition est vraiment d'initier les visiteurs à la culture animiste de l'Amazonie, et l'animisme c'est quoi ? C'est simplement que les Indiens vivent dans un monde enchanté, un monde dans lequel les arbres les animaux comme les jaguars, les pécaris, les poissons les papillons, les arbres, les montagnes ont une âme, explique Boris Wastiau, le directeur du Musée d’ethnographie de Genève qui a conçu l’exposition. Les chamanes, à travers une initiation et l'utilisation de psychotropes, donc de drogues hallucinogènes, peuvent comprendre le langage de tout ce qui peuple l'univers, de pouvoir converser avec eux et de pouvoir gérer, un peu comme les diplomates, les rapports entre les espèces et garantir l'équilibre du monde ». 

Un univers tout à fait fascinant qui nous permet de comprendre que ces peuples ont une conception du monde très différente de la nôtre, comme l’explique Boris Wastiau : « Pour eux, il n'y a pas de nature et de culture, tout est lié, les humains sont des êtres comme d'autres, un humain peut se réincarner en jaguar ou en poisson, on ne peut pas les opposer ». Ils ont donc un rapport très étroit avec leur environnement, la faune et la flore, basée sur le respect et un nécessaire équilibre. Voilà pourquoi tout élément étranger à cet équilibre a un impact direct sur leurs milieux de vie et les menacent directement.

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Cette photo d'un autochtone en tongs illustre bien le fait que les peuples d'Amazonie sont en pleine confrontation entre les traditions et la modernité.
©Catherine François

L’exposition présente ainsi les ravages causés par l’exploitation du pétrole, de l’or et des bois précieux de la forêt, dont un cinquième de la superficie a déjà été détruite. Beaucoup de ces peuples ont de ce fait disparu, ou sont menacés de disparition, notamment à cause de la destruction de leur forêt. Mais beaucoup résistent et survivent. « Ils ont survécu à 5 siècles de génocide, ce qui est encourageant, déclare Boris Wastiau, et ils ont survécu avec leur mythologie, avec leur conception animiste du monde, avec leurs chamanes ».  

Dépaysement assurant au fil de la découverte d'une civilisation fascinante - au Musée Pointe-à-Callière jusqu’au 22 octobre.