Arles, le festival "écrin de la photographie"

48ème édition des Rencontres d'Arles, l'un des plus vieux et des plus prestigieux festivals dediés à la photographie. Quelques 250 artistes ont investi des lieux prestigieux : chapelles, usines désaffectées, cloîtres... dans cette belle ville du sud de la France classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Rencontres et reportages en compagnie des photographes et du maître de Cérémonie du Festival , Sam Stourdzé.

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Arles 2017 #1
©Michael Wolf
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Arles 2017 #3
©Pascale Achard
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©Pascale Achard
Exposition Mikael Wolf
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©Pascale Achard
Exposition Joël Meyerowitz
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©Joël Meyerowitz
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©Pascale Achard
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"Colossal, massif" s'enthousiasme Sam Stourdzé, le  directeur artistique des Rencontres d'Arles. Colossal ce festival qui célèbre cette année sa 48ème édition et voit son public s'élargir. L'an passé, la cité antique a vu défiler pour le festival plus de 100 000  visiteurs... du jamais vu !  

Des lieux inédits

Arles phot wolf article

Un public qui se presse dans des lieux uniques pour ce festival des photographes qui, précise Sam Stourdzé,  "est aussi un laboratoire sur la manière de faire les expositions". Plusieurs dizaines d'espaces proposés aux visiteurs sont en effet  des lieux patrimoniaux : des cloîtres, des églises désaffectées, des friches industrielles d'ordinaire fermés durant l'année pour la plupart. 

Dans l'église des Frères Prêcheurs, le photographe allemand Michael Wolf a réalisé une installation spectaculaire, "de très grands formats, des tirages en lévitation " ajoute Sam Stourdzé où l'artiste montre l'inhumanité, l'étouffement que l'on peut ressentir dans de grandes mégalopoles comme Tokyo, Honk Kong ou Chicago.  
 

"La photographie dans tous ses états"

Arles,  c'est "la photographie dans tous ses états, le grand état des lieux de la photographie" insiste Sam Stourdzé. Chaque année une quarantaine d'expositions dans une vingtaine de lieux sur 25 000 m².  4000 oeuvres présentées au public ! Cette année, focus "latino", avec la Colombie à l'honneur. Une vingtaine d'artistes et de  photographes contemporains colombiens rendent compte de la scène artistique du pays. "Il y a aussi un focus  sur un pays dont la géopolitique est bouillonnante" ajoute le Directeur des Rencontres d'Arles. "Iran année 38" "66 artistes  iraniens qui tordent le cou aux idées  reçues du pays".

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©Pascale Achard

Un état des lieux de la photographie contemporaine iranienne qui esquisse un portrait du pays, de sa société , de sa jeunesse. Une exposition d'envergure qui rend compte de la formidable énergie créatrice des photographes d'un État longtemps mis au ban de la communauté internationale, isolé et enfermé dans les clichés. Cette belle exposition a été conçue par deux femmes : la photojournaliste iranienne Newsha Tavakolian et Anahita Ghabaian qui a ouvert, il y a maintenant plus de 10 ans,  la toute première galerie basée en Iran exclusivement dédiée à la photographie iranienne, la "Silk Road Gallery". Nous l'avons rencontrée, elle nous parle de cette exposition.

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Des expositions engagées. 

A Arles, il y a aussi des expositions engagées, avec un chapitre consacré à l'enquête photographique et les désordres du monde.  "Des expositions qui ont quelque chose à dire sur le monde tel qu'il va ou tel qu'il ne va pas, comme l'exposition de Mathieu Asselin et son projet sur Monsanto,  une enquête au long cours qui raconte un certain nombre de désordres" explique Sam Stourdzé.

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"Une grande communauté de photographes"

Les Rencontres d'Arles se sont aussi et surtout une quarantaine de projets, des "self-portraits" de l'actrice française Audrey Tautou, en passant par l'émouvante exposition sur les Gorgan, famille arlésienne de Roms que le français Mathieu Pernot a suivi sur plusieurs décennies.

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"les Gorgan 1995-2015" de Mathieu Pernot
©Pascale Achard

On y découvre même des suisses rebelles... loubards, motards, blousons noirs, immortalisés par le photographe Karlheinz Weinberger, autodidacte passionné peu connu du grand public. Un focus sur une jeunesse rebelle de Zurich dans les années 1960,70 et 80. L'exposition "Swiss Rebels" offre une image suprenante, insolite du pays.

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"Il nous paraît important d'embrasser la photographie sous toutes ses formes" poursuit Sam Stourdzé, "car elle a cette force d'être à la fois une œuvre mais aussi de faire partie de la culture visuelle et de raconter des sujets de société".

Le Directeur des Rencontres d'Arles se dit "heureux de voir les visiteurs heureux" : "On le lit à leur sourire à la fin de leur visite et ça c'est notre plus grande satisfaction".

Pour plus d'informations sur les expositions : https://www.rencontres-arles.com/