Dans la maison de leur créateur, l'artiste sénégalais Ousmane Sow, ce sont désormais des sculptures de Zulus, Noubas et guerriers masaï qui accueillent le public. "C'est une maison qu'il a bâtie de ses mains, qu'il a pensée, bâtie, décorée, parce que les sols que vous voyez sont recouverts de sa matière, les murs également," explique Ndèye Sow, fille d'Ousmane. Dans cette demeure située à Yoff, dans la banlieue de Dakar, Ousmane Sow a vécu jusqu'à sa mort, en décembre 2016.
"Cette maison, c'est aussi comme un livre. C'est-à-dire que quelqu'un qui vient ici aura une vision globale de l'oeuvre d'Ousmane, du moins des séries africaines et des grands hommes," confie Béatrice Soulé, commissaire de l'exposition.
Le visiteur y est plongé dans l'intimité d'Ousmane Sow, géant de l'art africain, connu dans le monde pour ses oeuvres monumentales : des corps musclés de lutteurs en mouvement, les grands hommes Mandela et De Gaulle, mais aussi les Indiens d'Amérique du Nord. Tous modelés à partir d'une matière tenue secrète, fruit d'une longue macération.
"Ce que je montre, la vie. Et puis le courage. Quand je fais Little Big Horn, quand les Indiens ont vaincu, ils ne pensaient pas avoir le dernier mot et puis c'est arrivé. Les Noubas aussi, ça a été la résistance", disait Ousmane Sow, reçu sur TV5MONDE dans L'Invité, en décembre 2013.
Au printemps 1999, son expo sur le Pont des Arts à Paris attirait plus de 3 millions de visiteurs. Et en décembre 2013 : il devient le premier artiste noir à entrer à l'Académie des Beaux-Arts de Paris.