Une strophe inédite de quatre vers des Fleurs du mal, écrite à la main par Charles Baudelaire, a été découverte plus de 150 ans après la publication du recueil. L'exemplaire du livre sera vendu aux enchères chez Drouot, à Paris, aujourd'hui, vendredi 22 novembre.
Il s’agit d’un quatrain écrit à la main par le poète lui-même rajouté à la suite de son poème Les Bijoux. Estimé entre 60.000 et 80.000 euros, ce volume avait été offert par Charles Baudelaire à son ami et critique littéraire, Gaston de Saint-Valry
Publié en 1857, les Fleurs du mal est un ouvrage qui choqua le public et qui fit l’objet d’un procès pour “outrage à la morale publique”. Le poème, Les Bijoux fut interdit, car jugé obscène, comme cinq autres poèmes du recueil. Fortement érotique, il évoque une femme nue, qui ne porte sur elle que ses bijoux.
On lit dans le neuvième quatrain ajouté de la main de Baudelaire : "Et je fus plein alors de cette Vérité:/ Que le meilleur trésor que Dieu garde au Génie/ Est de connaître à fond la terrestre Beauté/ Pour en faire jaillir le Rythme et l'harmonie".
Il conclut le poème sur une note plus optimiste que le huitième quatrain original.
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— ActuaLitté (@ActuaLitte) November 2, 2019
Le spécialiste de Baudelaire, Yves-Gérard Le Dantec avait signalé cette strophe inédite, dans les notes de la première édition des oeuvres du poète dans la Pléiade. Mais la propriétaire du volume et ses successeurs n'avaient, jusqu'à présent, pas souhaité le rendre public.
Plus de 150 ans après la publication du recueil Les Fleurs du mal, le public découvre enfin ces vers inédits. Le livre proposé aux enchères est accompagné d’une lettre d’Yves-Gérard Le Dantec, datant de 1928, dans laquelle il demande à la propriétaire de faire connaître ce quatrain.
"Je n'ai pas besoin d'insister auprès de vous sur l'intérêt primordial que représente cette découverte d'une strophe inédite du grand poète. J'estime qu'il n'est pas une note, pas un mot, pas même une lettre inédite d'un homme tel que Baudelaire qui doivent rester inconnus, que tout est intéressant en ce qui le touche. Loin de déprécier un tel trésor, la divulgation ne peut qu'accroître sa valeur - à supposer que ce soit là le vrai motif de votre réponse négative", écrit Yves-Gérard Le Dantec.