Fil d'Ariane
Ça ressemble au plan de la #RATP. Mais regardez de + près… Voici un plan culturel et artistique du métro de #Paris. J’ai remplacé +500 noms de stations par celui de lieux d’art et de culture. En soutien à un secteur tellement fragilisé par la crise #COVID19. La suite pic.twitter.com/7artlAdCjr
— Lucas Destrem (@LucasDestrem) March 3, 2021
Vous prêchez un convaincu (et c'est un sujet éminemment politique). Je suis provincial de naissance et de résidence. :) Après, il y a déjà des tas de belles initiatives en province, et cela n'enlève rien à la qualité des initiatives franciliennes.
— Lucas Destrem (@LucasDestrem) March 4, 2021
Je me doutais bien que je ferais des déçus... :/ Ca ferait des noms à rallonge... A voir si je produis une nouvelle version plus tard. :)
— Lucas Destrem (@LucasDestrem) March 3, 2021
Les réactions ont été très nombreuses et positives. "Même si on n'habite pas Paris, le plan du métro parle à tous. Il évoque des souvenirs partagés et chacun va chercher ce qui lui parle d'avantage. Et autour de cet objet d'usage très large, chacun va y trouver sa madeleine de Proust...", se rejouit le jeune géographe.
Quelques structures culturelles qu'il n'a pas pu faire figurer sur le plan l'ont contacté. "Pour certaines ça a été une vraie frustration de ne pas apparaître sur le plan. Ce qui révèle aussi la crainte de ces institutions culturelles de ne pas être assez visibles, surtout dans un contexte comme aujourd'hui, où elles ne savent pas trop quand elles pourront à nouveau être accessibles au public."
Mais comment a-t-il fait son choix ? Lucas Destrem nous avoue que ça n'a pas été facile d'autant plus qu'il n'est pas parisien ! Il a croisé beaucoup de sources. "Des inventaires des lieux culturels, les sites de tourisme, les sites institutionnels et évidemment google maps."
Pour certains lieux ça a été vraiment difficile car ils étaient très nombreux "comme dans le centre de Paris et le quartier des grands boulevards" et il a fallu faire une sélection. D'autres endroits c'était le contraire, "il y avait une densité plus faible, il a fallu aller chercher un peu plus loin ou m'ouvrir aux centres socio-culturels..."
Lucas Destrem a aussi "débordé" sur la périphérie parisienne, "je voulais montrer que la culture ce n’est pas que Paris, il y a aussi la petite couronne". Il a renommé le terminus du RER A Marne-la-Vallée en "Parc Disneyland". Le terminus ouest de la ligne C, Versailles Rive Gauche s'appelle "Château de Versailles - Opéra royal".
Le géographe a cherché le plus grand nombre de disciplines artistiques : ainsi la station Simplon, sur la ligne 4, est devenue "Conservatoire du 18ème", Grand Boulevards est devenue "Le Grand Rex" qui est à la fois un cinéma et un lieu emblématique d'un point de vue architectural de la capitale. Nous découvrons que sur la ligne 7, Danube s'appelle désormais "Ligue d'improvisation française"
Une façon poétique et très visible de rendre compte combien ces lieux sont nombreux dans la capitale française et aussi de combien ils nous manquent en ce temps de fermeture obligatoire.
Laurent Destrem ne s'en cache pas comme il l'explique au Journal des anciens élèves du Lycée Gay-Lussac de Limoges (où il a fait ses études) : "L’objectif de ce plan est donc aussi devenu de valoriser des institutions, des objets et des acteurs et actrices culturel.le.s durement touchés par la crise sanitaire du Covid-19, dont les perspectives économiques et psychologiques sont souvent bien sombres."