La Comédie-Française propose actuellement à Paris une adaptation de "La Nuit des rois" de William Shakespeare. Une intrigue amoureuse placée sous le signe du travestissement, portée notamment par Denis Podalydès et Laurent Stocker. Une mise en scène signée Thomas Ostermeier, très moderne, voire parfois politique.
Qu'est-ce qu'on s'embrasse, qu'est-ce qu'on s'étreint dans cette "Nuit des Rois" ! Mais qui aime qui ? Telle est la question !
C'est une pièce qui parle de l'orientation sexuelle, qui parle de cette construction du genre. On sait que chez Shakespeare, il y avait des moments d'improvisation. Pour moi c'est très important, parce que la pièce ne parle pas seulement de l'amour ou du genre, mais ça parle aussi de la politique, du pouvoir.
Thomas Ostermeier, metteur en scène
Ce trouble, il saisit tous les personnages, à commencer par Viola. Déguisée en valet, elle vient plaider la cause de son maître, le Duc, amoureux de la belle Olivia. Mais la Comtesse n'a d'yeux que pour cet émissaire si gracieux.
Pour pimenter l'intrigue, Shakespeare a imaginé que Viola avait un frère jumeau, lui aussi ne sait plus où donner de la tête dans cette version. Cette confusion des sentiments vire le plus souvent à la comédie, avec des moments gagesques et des clins d'oeil à l'actualité.
Mais en cette nuit d'été l'amour prend le pas sur la politique. Tout est bien qui finit bien. Chacun trouve sa chacune. Enfin presque !