Avec Edouard Elias, plongez dans l’intimité des clubs amateurs de football pour comprendre, de l'intérieur, comment se vivent les exploits, du tirage au sort jusqu’aux lendemains de match. Le jeune photographe a suivi l’aventure des "Petits Poucets" de cette saison : Istres, Le Poiré-sur-Vie, Bergerac et Fréjus.
Entretien avec le photographe Edouard Elias
Lorsque l'on m'a présenté le projet, on m'a expliqué qu'il ne s'agissait pas de photographier un sport, mais une intimité, celle des joueurs. La choix a été vite fait. Je pouvais donc agir comme je le souhaitais, loin des clichés conventionnels. J'ai posé quelques limites : pas d'utilisation de téléobjectifs, je voulais montrer les joueurs comme les entraîneurs, les arbitres, les spectateurs peuvent les voir.
Ce sont des jeunes gosses, tous différents, aux ambitions différentes. Certains vivent le foot comme un jeu, une passion, un divertissement. D'autres sont professionnels. Et puis il y a ceux qui y mettent tous leurs espoirs parce que c'est la seule façon de sortir de leur milieu, de l'échec scolaire. Le football pour survivre.
J'ai ressenti l'engouement qui s'empare des petits clubs. Mais aussi le décalage entre les amateurs et les professionnels. Il y a cette photo à l'intérieur d'un vestiaire. Deux jeunes visages à côté d'une phrase écrite sur un tableau : "Dans la vie, vous avez deux choix à faire le matin : soit vous vous recouchez pour continuer à rêver, soit vous vous levez pour réaliser vos rêves !!!" On assène des tactiques à ces gosses, des stratégies, on leur met des idées dans la tête. Mais derrière tout ça, on sent le mal-être de ces jeunes qui ne comptent que sur le foot. C'est touchant et triste à la fois".