Exposition : clichés et préjugés sur les Tsiganes

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©P. Achard, G. Gouet, P. Didier / TV5MONDE
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Des photographes et des journalistes ont essayé de saisir l'identité de cette population errante : les Tsiganes. Alexandre Romanès, personnalité du monde du cirque, nous guide dans cette exposition qui s'est ouverte au Musée national de l'histoire de l'immigration.

Son grand-père était montreur d'ours. Lui, est né sous un chapiteau dans la famille du célèbre cirque Bouglione. Alexandre Romanès - qui a créé son propre cirque - est ému de parcourir son histoire et d'évoquer sa culture tsigane.
 

Mon père est né dans une verdine, une petite caravane en bois que l'on l'appelle "verdine" parce que peinte en vert pour se fondre dans les bois quand ça chauffe trop pour nous. 

Alexandre Romanès


"C'est émouvant parce que je vois un passé qui est quand même très récent. La verdine, c'est très récent, c'est le XIXème siècle . Avant cela, c'était la toile de tente", raconte Alexandre Romanès.

Clichés et préjugés

Des centaines de photos permettent au visiteur de parcourir le temps, plusieurs continents. Elles montrent un peuple "itinérant" aux multiples métiers et de diverses cultures, prisonnier, aussi, depuis des siècles de nombreux clichés.
 

L'idée c'est de montrer concrètement comment un photographe se présente face à son sujet et invente des stéréotypes et des cadres qui vont perdurer au-delà de l'image qui s'imprègne de cette idée que les tsiganes sont tous des nomades, que toutes les femmes disent la bonnaventure.... 

Ilsen About, co-commissaire de l'exposition "Mondes tsiganes"


Des gens venus d'ailleurs qui inquiètent, dérangent, d'où la volonté de les contrôler tout en les tenant à l'écart. A la fin du XIXème siècle, la France instaure le fichage des Tsiganes.
 

A nous les enfants, on nous disait le "gadgo" va t'emporter. Et chez vous, vous disiez à vos enfants "le gitan va t'emporter". Et nous, on avait peur de vous. C'était le gadjo qui nous faisait peur. 

Alexandre Romanès


"Nous, on a une plus grande liberté que les sédentaires. On n'est pas prisonniers de toutes ces conventions, de toutes ces lois, de tous ces interdits alors ça déplait à beaucoup de gens", souligne Alexandre Romanès.

Une liberté qui a aussi séduit. Robert Doisneau, François Kollar, Jacques-Henri Lartigue et d'autres grands photographes ont "pénétré" ce monde à part, et offert d'autres regards distanciés du folklore, de l'exotisme associés depuis trop longtemps à l'image des Tsiganes.