De la musique oui, mais pas que... Pour sa 5ème édition, le festival "We Love Green" joue à fond sa carte verte. Ce rendez-vous de la scène parisienne se veut précurseur et unique, en mixant concerts et engagement concret pour la planète. Reportage.
Il est 18 heures, dimanche 5 juin, quand les rayons du soleil inondent enfin le bois de Vincennes (Île-de-France), où se déroule la cinquième édition du festival We Love Green. Après deux jours de grisaille et de boue, certains festivaliers enfilent leurs lunettes de soleil et enchainent les concerts de Fatima Yamaha et Savages. D’autres, se pressent devant la scène Think Tank pour assister à la conférence "Qu’y-a-t-il dans nos assiettes ? Comprendre pour mieux se nourrir". Rapidement, ils sont des dizaines à écouter attentivement Maximilien Rouer, secrétaire général de Terrena, Arnaud Daguin, chef étoilé, Chloé Stevenson, rédactrice à Foodwatch et Maxime de Rostolan, fondateur des Fermes d’Avenir et de Blue Bees, échanger sur l’impact de l’alimentation sur l’environnement. Au fil du week-end, huit rencontres de ce type, toujours autour du thème de l’environnement, ont eu lieu.
Car "We Love Green" est plus qu’un simple festival de musique : il se présente aussi comme un festival écolo-militant, d'où son nom. Les ONG de défense de l’environnement, comme Greenpeace, sont présentes et sensibilisent à leur cause les festivaliers qui passent d’une scène à l’autre. Charline, juriste à France Nature Environnement (fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement) informe sur le gaspillage et la réutilisation des produits alimentaires. Pour elle, c’est « utile de montrer ce que nous pouvons faire au quotidien pour réduire notre impact sur le changement climatique, sans faire culpabiliser les gens ».
Les festivaliers du We Love Green se restaurent, juin 2016.
« Les toilettes sèches et les panneaux solaires sont une bonne idée » mais Marine est sûre que le festival peut encore aller plus loin dans son attitude verte. L’avis est partagé par Manon qui salue la mise en place du tri des poubelles mais regrette « le peu de cendriers mis à disposition des festivaliers, et c’est dommage ». Le festival n’est peut-être pas encore parfait, mais il a le mérite de consommer une énergie renouvelable à 95%, provenant du solaire et des biocarburants.
Les panneaux solaires du festival We Love Green, juin 2016.
Il est un peu plus de minuit, dimanche soir, et les dernières notes du festival viennent d’être jouées par PJ Harvey et Âme. A la sortie, les 50.000 festivaliers du week-end sont sollicités une dernière fois. Solidarités Internationales, ONG humanitaire qui porte secours aux victimes de catastrophe naturelles, leur propose de faire don leur gobelet réutilisable en plastique – normalement consigné pour un euro. Leur slogan « un gobelet = 24 heures d’eau potable pour une personne ». Alors de la prise de conscience au simple petit geste, chacun repartira peut-être un peu plus "love green".