Grand Prix de l'édition 2017, le documentaire de Marcel Mettelsiefen, "Syrie, retour à Alep", est consacré à l'histoire d'une famille syrienne : en 2013, Abu Ali combattait le régime de Damas et sa famille était entièrement dévouée à cette lutte. Au cœur de cette famille, on découvrait les enfants pris dans cette tourmente entre les explosions et la vie quotidienne. Le réalisateur retrouve cette famille deux ans plus tard. Le père a été kidnappé par Daesh et la mère a décidé de fuir l’enfer avec ses quatre enfants. Sans nouvelles de son mari, elle choisit l’exil qui les mènera jusqu’en Allemagne… Le film a également remporté le Prix du Jury Jeunes. Extrait :
Le Prix spécial du jury et le Prix du public ont été attribués à "Kurdistan, la guerre des filles" de Mylène Sauloy, un film dédié aux femmes qui combattent Daech sur le front au sein de l'armée kurde dans le Kurdistan irakien et syrien. L’armée Kurde est composée des Unités de Défense Féminines (YPJ), des femmes qui font partie du PKK qui est en résistance depuis plus de 40 ans en Turquie. La conception qu’elles ont de la lutte touche aussi leur vie quotidienne et la démocratie est une valeur qui a de l’importance à leurs yeux ainsi que l’émancipation de la femme s’inscrivant ainsi dans la droite ligne du mouvement de lutte du PKK.
Pierre Chassagnieux et Stéphanie Thomas ont remporté le Prix de l'investigation pour leur film "Les enfants volés d'Angleterre" sur les enfants en Grande-Bretagne qui sont enlevés à leurs familles sous prétexte d'un soupçon de maltraitance future pour répondre aux quotas d'adoption fixés par les autorités. "Zone rouge, histoire d'une désinformation toxique" de Laëtitia Moreau et Olivier Dubuquoy, qui évoque la toxicité des boues rouges déversées en mer Méditerranée, a reçu la mention spéciale du jury.
Autre reportage distingué par le festival cette année, "Molenbeek, génération radicale ?" de Chergui Kharroubi et José-Luis Peñafuerte qui a également reçu la menstion spéciale du jury. Un reportage consacré à ce quartier populaire et déshérité du centre de Bruxelles, souvent dépeint comme le berceau du djihadisme en Euro. Des attentats de Paris jusqu’à ceux de Bruxelles, en passant par l’arrestation de Salah Abdeslam, ces rebondissements dramatiques focalisent tous les regards sur Molenbeek et nous interrogent sur cette question : Molenbeek a-t-elle enfanté des monstres?
Dans la catégorie des films de moins de 40 minutes, le Grand Prix du Figra a été décerné à "Gaza : la grande évasion" de Thomas Dandois, qui s'est rendu au centre Al Qattah, un institut éducatif et culturel à Gaza. Un regard différent sur les jeunes gazaouis, astronomes amateurs, et leur mentor, Suleiman Baraka, astrophysicien de profession, nommé il y a cinq ans président de la chaire d’astronomie de l’Unesco. A ceux qui l’accusent d’être un rêveur inutile pour les siens, il répond "notre salut passera par l’éducation. Gaza est plus que jamais une prison à ciel ouvert. J’ai un plan d’évasion… par le ciel." Extrait :
Toujours dans la catégorie des films de moins de 40 minutes, la mention spéciale du jury a été décernée à "Loza" de Jean-Sébastien Desbordes, sur le périple d'une fillette qui a quitté le Soudan avec sa mère pour fuir la dictature. Enfin, le prix Olivier Quemener / RSF, a été attribué à "Intox : Irak, une véritable imposture", de Jacques Charmelot, et le public a récompensé "Vous n'aurez pas ma haine" d'Antoine Leiris et Karine Dusfour via le prix Autrement vu.
L'édition 2017 du festival a débuté mercredi 22 mars et s'est clôturé dimanche 26 mars. Le palmarès dans son ensemble est disponible sur le site du FIGRA.