Ecrivain belge, né en 1955 à Liège, Eugène Savitzkaya possède une oeuvre prolifique. Déjà pas moins de 42 ouvrage !
Sur le site du Livre au trésors, à propos de son dernier ouvrage, on peut lire :
Le nouveau roman de Savitzkaya, Fraudeur (paru aux Éditions de Minuit), revient fouiller dans la mémoire du fou cher à l’auteur, son double, lui-même sans doute. On le retrouve grand enfant, quatorze ou quinze ans. La nature estivale est à son zénith. Pendant que le jeune garçon explore ce monde efflorescent, sa mère semble vaciller psychologiquement. Il est occupé par chaque atome de cette nature qui l’entoure, dans ce monde aujourd’hui disparu d’avant l’agriculture industrielle, d’avant la destruction des paysages et l’urbanisation des villages. La vie du garçon est toute entière faite de perceptions et de sensations, sur lesquelles il pose des mots exacts comme des bornes qui en étendent sans cesse les limites. Qu’il s’agisse de la Hesbaye de son enfance ou de l’Ukraine maternelle, c’est affaire de territoires, entraperçus (comme l’entre-cuisses de la première femme désirée) ou explorés et conquis par la langue. Cette langue d’Eugène Savitzkaya excède mon territoire et me jette en zone d’inconfort, met le feu à mes sens, me laissant pantois. Elle m’exile au sein de mon propre langage comme si je ne l’avais jamais parlé et me rend étrange mon propre pays comme si je ne l’avais jamais habité. Elle est le lieu d’un combat pied à pied avec la perception et les souvenirs, une lutte pour rendre compte des parfums et des couleurs, des goûts et des nuances infinies que contient le monde. Une lutte pour reconstruire un passé désormais lointain en lui donnant un « corps lexical » irréfutable de précision, manière d’en capter la présence fugace avant que s’estompe son évocation.