Francophonie : "Rêves multicolores" pour des enfants montréalais
C’est l’histoire d’un rêve : celui d’une enseignante de l’école primaire Jacques-Bizard, au nord de Montréal, qui a voulu, avec ses élèves, écrire un livre… Un rêve qui s’est finalement réalisé : « Rêves multicolores » vient d’être publié, à la grande joie et la fierté de tous et toutes…
Rahouadja Zarzi a lancé le projet en septembre dernier, au début de l’année scolaire, après avoir été bouleversée par la photo du petit Aylan Kurdi, cet enfant syrien échoué sur une plage en Turquie. « J’espérais que la mer avait bercé ses derniers moments, précise-t-elle, d’où l’idée des berceuses et des contes ».
Travail d’équipe
Rahouadja est allée chercher l’appui de sa directrice, Marie-Josée Lévesque, des autres enseignantes de l’école et de leurs élèves, sans oublier une subvention de 15 000 dollars auprès du ministère québécois de l’éducation. Et puis tous ensemble, ils se sont jeté corps et âme dans cette merveilleuse aventure qu’est la création d’un
Un très beau projet qui a également favorisé l’intégration des enfants qui viennent d’arriver au Québec et qui apprennent le français dans les quatre classes d’accueil que compte l’école Jacques-Bizard.
Et un projet qui a enthousiasmé les 200 élèves qui y ont participé
ainsi que leurs enseignantes… voici quelques témoignages éloquents :
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« J'ai toujours rêvé d'assembler les énergies créatrices des enfants et je trouve que les enfants ont un imaginaire assez foisonnant mais qu’il n’est pas valorisé dans la société dans laquelle on évolue. Je trouve que c'est important de laisser libre cours à cette créativité, à cet espace d'imagination qui est propre à l’enfance. C'était pour moi une façon de créer une œuvre en les poussant tous, en sortant leur potentiel et ils se sont surpassés, ils ont vraiment donné leur 200%. Ce projet a aussi prouvé aux enfants qu'avec des efforts, on peut arriver à tout. J'ai une vision un peu particulière de l'éducation, oui il faut instruire, socialiser, qualifier mais il faut aussi épanouir parce qu'un enfant heureux apprend mieux ». Rahouadja Zarzi, enseignante à l'école Jacques-Bizard
« C’est extraordinaire de penser qu’on a fabriqué un livre de A à Z. On a pu transférer tout ce qu'on apprend en classes, c'était vraiment un projet qui était rassembleur et très signifiant pour les enfants parce qu'ils savent que ce sont les maîtres du livre. Et ça nous donne le gout de recommencer, car la récompense ultime, c’est que les enfants soient si fiers d'eux, c'est un souvenir qu'ils vont garder toute leur vie alors j'ai envie de recommencer ». Josée Brochu, enseignante à l'école Jacques-Bizard (sa classe a inventé le conte sur le Père Noël)
« Ce projet a été rassembleur : il a permis à plusieurs enfants qui ne se connaissaient pas de se rencontrer et de travailler ensemble. Pour les enfants qui étaient dans les classes d’accueil, ils ont dû faire ce projet en français, ce qui leur a permis de continuer leur apprentissage de la langue, et ils ont échangé avec les autres enfants des classes régulières, ce qui leur a permis de mieux s’intégrer. » Isabelle Ahken, enseignante, école Jacques Bizard (elle chante une des berceuses amérindiennes)
« C'est un projet d'entraide, de cohésion, ça a rapproché les élèves, ça a rapproché les groupes, les professeurs, on a découvert les talents de plusieurs personnes. C'est le bilan d'une passion, que ce soit l'écriture ou la musique, on a mélangé les deux et ça a donné ce beau résultat ».
Rolla Bekhazi, enseignante, école Jacques-Bizard (elle a joué du piano sur les berceuses)
« Je me sens contente, on a travaillé fort, on a pris beaucoup de temps pour finir le livre. » Marthy Fahmy, 9 ans (elle a fait trois dessins dans le livre)
« C'est vraiment beau, c'est meilleur que ce que je pensais quand on faisait le conte. Je trouve ça vraiment impressionnant, c'est la première fois que je travaille fort pour un livre ».
ÉmileLedoux, 10 ans, et carl Mickhail, 9 ans, ont fait un travail de graphisme pour embellir les dessins de leurs petits camarades.
« J'aime vraiment ça animer et travailler avec les jeunes, c'était super le fun, à chaque fois qu'on venait à l'école, on travaillait avec les enfants c'était des groupes différents donc à chaque fois que tu rencontres des nouveaux enfants tu apprends à les connaître, leurs faiblesses et leurs forces aussi surtout, ils sont très talentueux. » (Arielle) « Moi ça fait tellement longtemps que je veux devenir enseignante, ça a juste validé mon choix ce projet-là » (Léa)
Arielle Cormier et Léa Choquette, étudiantes du secondaire (elles ont fait partie des cinq étudiantes du secondaire qui sont venues superviser le projet dans le cadre d'un travail pour leurs études).