TV5 JWPlayer Field
Chargement du lecteur...
©TV5MONDE
Partager

Grandes robes royales : Lamyne M. rhabille les reines de France

C'est une improbable collection "haute couture" que l'artiste Lamyne M. propose dans le cadre décalé de la basilique de Saint-Denis, aux portes de Paris : des robes faites de tissus ethniques pour (r)habiller les souveraines de France défuntes.  
D'origine camerounaise, Lamyne M. a grandi et vit en Seine-Saint-Denis, l'un des départements de France les plus façonnés par l'immigration. Styliste et artiste, il a voulu matérialiser le tissu social et culturel de sa ville à travers des coupes, des plissés, des matériaux évoquant les 180 nationalités qui y cohabitent pour l'ajuster aux corps imaginés des gisantes qui, en leur temps, ont façonné l'histoire de France. Etoffes orientales, wax ou tissu matelassé que portent les jeunes du neuf-trois... Tous les matériaux de ses robes, comme les femmes pour qui elles ont été pensées à travers les âges, viennent de pays, de continents, d’horizons différents.

Image
robes royales
Import ID
40876
Photos
Robe Jeanne
​Jeanne II de France est habillée de mousseline afghane, comme un hommage à la diversité que valorisait la souveraine. Cette reine du XIVe siècle, honorait les hommes et femmes venus d'ailleurs. Un autre regard sur les réfugiés... 
 
Isabelle d'Aragon
Isabelle d'Aragon était la protectrice des faibles. Avant de condamner à mort, elle s'assurait toujours de la véracité des accusations. Sa robe est faite de cravates en guise de ceintures (la ceinture était, à l'époque, un marqueur social). Pour Lamyne M., la cravate symbolise la connivence entre le politique et la finance, mais aussi l'immigration des cadres en Europe, et à Saint-Denis en particulier.
Flandres robe
​Marguerite de Flandres était une reine proche des espaces verts. Au XIVe siècle, elle s'inquiétait déjà de la déforestation. Paysagiste dans l'âme, elle revêt à travers les siècles une robe de wax vert, un tissu représentant l'Afrique centrale, 2ème poumon vert de la planète, aujourd'hui menacée par la déforestation. 

Son objectif avoué : mettre les techniques de la haute couture au service de la transmission et « rassembler des personnes issues de cultures et de religions différentes pour les souder dans cette période difficile, dans le respect du lieu et des défunts. » Une exposition à la croisée des temps et des cultures, comme un rendez-vous entre les morts et les vivants - entre les souverains français enterrés dans la basilique et les Denisiens d'aujourd'hui, dont certains n’ont jamais essayer de franchir le seuil de l'édifice.