“Hashtag“, “email“ … Comment traduire le jargon d’Internet ?

L’univers d’Internet fait la part belle à une terminologie anglophone. En France, des traductions officielles existent, de ces termes entrés dans notre quotidien numérique. Ce nouveau vocabulaire est le fruit du travail d’une commission spécialisée. Florilège.
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“Hashtag“, “email“ … Comment traduire le jargon d’Internet ?
Dictionnaires ©AFP
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Comment traduit-on "hashtag" ? Qu’écrit-on à la place de "web conference" ? Ces questions, la rédaction web de TV5MONDE, chaîne de la francophonie, se les pose régulièrement. Ces termes, et bien d’autres, venus du Net, ont envahi notre vocabulaire au quotidien.

En France, la Commission spécialisée de Terminologie et de Néologie de l'Informatique et des Composants Electroniques, ou plus simplement CSTIC, gendarme l’usage abusif de mots anglais dès qu'il s’agit de parler numérique, réseaux sociaux, bref… d’Internet. Sa mission ? Repérer des mots "anglo-américains" bien intégrés dans la langue française et en trouver des équivalents répondant aux "canons" de la langue de Molière. Pour chaque mot concerné, des spécialistes établissent "une définition claire et compréhensible par un large public, non spécialiste," lit-on sur le site Internet de la commission.

Pour qu’un nouveau mot traduit de l’anglais passe officiellement dans notre langue, il doit être approuvé par la CSTIC et par l’Académie française avant d’être publié au Journal officiel.

“Hashtag“, “email“ … Comment traduire le jargon d’Internet ?
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"Imagette"

Ainsi, le 23 janvier 2013, le "hashtag", si usité sur les réseaux sociaux, et clé de référencement de contenus, est officiellement devenu "mot-dièse". Il a été affublé d’une définition exhaustive : "Suite signifiante de caractères sans espace commençant par le signe # (dièse), qui signale un sujet d'intérêt et est insérée dans un message par son rédacteur afin d'en faciliter le repérage".

Si cette traduction officielle d'un mot autant utilisé que "hashtag" semble éloignée du terme source, d’autres relèvent d’une traduction littérale comme : "Microblogue" pour "microblog", "papier électronique" pour "electronic paper/e-paper".

Le 16 septembre dernier, une nouvelle série de mots "francisés" a été publiée au Journal officiel. Parmi d’autres termes un peu obscurs se détachent "arrière-guichet" pour "back office", "fureteur" pour "lurker" (un internaute passif qui observe mais ne participe pas, à des forums, par exemple) ou encore "imagette" pour "thumbnail". Et pour ceux qui ont encore des doutes orthographiques : "blog" désormais, devient "blogue".

Si les versions françaises apparaissent gentiment désuettes, elles n’en restent pas moins très sérieuses. Objectif : "Assurer l’appropriation des termes officiels au sein des administrations et des établissements publics, cette terminologie s’imposant au premier chef à leurs agents", indique la commission, créée en 1997.

Reste à convertir les internautes, dont il est difficile de changer des habitudes sémantiques très ancrées, à l’heure où le premier moteur de recherche (Google) et le plus grand fabriquant d’objets connectés (Apple), sont Américains.