Je quitte Marseille le 30 décembre. Moi aussi je suis ravie, pourtant mes sentiments sont mitigés. J’essaye de ne m’attendre à rien. Mais il ne s’agit ni d’un voyage, ni d’une rencontre comme les autres. D’ailleurs, Dmitry semble ressentir la même chose. Alors que je passe la sécurité à l’aéroport de Domodedovo, je reçois un message de sa part : "Je me sens un peu nerveux".
La rencontre se déroule naturellement, comme si chacun d’entre nous retrouvait un ami de longue de date...
Je passe la barrière et je le vois tout de suite. ll est caché derrière un énorme bouquet de fleurs. Il semble plus petit que je l’imaginais. Le sourire n’a pas changé, il s’est même accentué autour des yeux. La rencontre se déroule naturellement, comme si chacun d’entre nous retrouvait un ami de longue de date, perdu de vue depuis des années.
Pavel le journaliste de la Komsomolskaya Pravda est avec Dmitry pour m’accueillir à l’aéroport et rédiger un nouvel article. Bien lui en prend car personne ne m’accompagne pour filmer notre rencontre et je ne veux avoir l’air ni d’un spéléologue égaré, ni d’une fanatique de sports extrêmes avec une Gopro fixée sur la tête.
Dehors, il tombe une espèce de neige fondue et Dmitry est désolé de ce temps trop doux pour la saison. Je grimpe dans la Cadillac automatique 4x4 de Dmitry. Pavel, à l’arrière, se met à poser toutes sortes de questions. Dmitry traduit, conduit et répond aux questions. Quant à moi, je filme et j’essaye de ne pas manquer une miette de toute cette conversation. Un sourire quasi constant illumine le visage de notre chauffeur. Et je pense que le mien est aussi très certainement figé dans une expression béate.
Je n’aurais jamais imaginé que six mois plus tard, je serais de nouveau là, embringuée dans une histoire de vieilles photos.
Une petite heure plus tard, nous arrivons à l’hôtel Alpha, construit pour les JO de 1980, une tour massive au décor extrêmement kitsch. C’est là que nous avons séjourné l’été dernier avec Elisa, l’amie qui m’avait traînée au marché d’Izmailovo. J’ai un pincement au coeur. Je n’aurais jamais imaginé que six mois plus tard, je serais de nouveau là, embringuée dans une histoire de vieilles photos.
Marion et Tristan nous attendent. Ils sont arrivés la veille. Après quelques bières et une ébauche de planning pour la semaine, Dmitry - qui se contente d’un café, au volant c’est tolérance quasi zéro - nous quitte. On se retrouvera le 1er janvier.
Entre temps, nous allons chercher Pauline et son ami Nick à la station de train Belorussky. Ils ont décidé d’arriver à Moscou en train, depuis Berlin, via la Pologne et la Biélorussie. Dmitry et Maria passent le réveillon en famille, nous les retrouvons à midi le 1er janvier avec leurs deux petits garçons. Ils nous attendent à la station de Semyonovskaya.
J’avais lancé l’idée d’aller faire du patin à glace. Quelle idée ! Je ne tiens même pas debout sur des patins… En tout cas, Dmitry, séduit par l’idée, choisit de nous emmener carrément patiner sur la plus grande patinoire d’Europe au parc des expositions VDNKh. Mais il faut d’abord prendre des forces et nous sommes tous d’accord pour suivre Dmitry dans un café à la déco soviétique, le Varenichnaya.
Notre grande tablée ressemble à n’importe quelle table d’amis qui se retrouvent un dimanche midi ou un jour férié pour gueuletonner et passer du temps ensemble.
Tout continue à être simple. Je suis ravie de me retrouver au milieu des posters de mon héros, Youri Gagarine, et de goûter à un borsch délicieux, accompagné d’un pain noir succulent, d’ail et d’oignons de printemps qu’on mange avec du sel… Dmitry nous prie d’attendre avant de manger. Il faut d’abord avaler cul-sec un petit verre de vodka. "Le goût du borsch est bien meilleur après", dit-il.
Dmitry et Maria travaillent beaucoup. C’est la première fois qu’ils font du patin tous ensemble avec les enfants. Chacun patine à son rythme. Je me retrouve bien entendu à la traîne très vite - je tiens quand même à remercier Marion pour son soutien physique et moral les 15 premières minutes sur la glace - mais je ne me décourage pas et tant bien que mal, je réussis à faire le tour de cette patinoire géante. Un mini-exploit pour moi aux conséquences douloureuses sur mes pieds et mon dos… Nous avons tous le sourire en sortant de la patinoire, les enfants sont ravis.
La balade dans VDNKh continue, d’un pavillon à l’autre - chacun représente une république de l’URSS et des bâtiments officiels - jusqu’à un “espace cosmos” où trône la fusée Vostok 2 - Gagarine eut l’honneur d’être aux commandes de Vostok 1 - et d’autres vaisseaux spatiaux. Je découvre que Dmitry est passionné par les avions et collectionne les modèles.
Nous rentrons à l’hôtel, enchantés par cette journée de détente et de loisir presque banale. Pourtant, elle est le fruit d’une rencontre hors du commun.
Il fait nuit depuis déjà quelques heures. Les enfants sont éreintés mais ne montrent aucun signe de protestation. Ils marchent sans broncher jusqu’au métro dans lequel ils s’écroulent de fatigue Dmitry et sa famille nous quittent à Elektrozavodskaya, à deux stations de la nôtre, Partisanskaya. Nous rentrons à l’hôtel, enchantés par cette journée de détente et de loisir presque banale. Pourtant, elle est le fruit d’une rencontre hors du commun.
Après notre journée épuisante au parc de VDNKh, nous avons besoin de détente et de bien-être. Dmitry a l’excellente idée de réserver un banya, un spa russe traditionnel, “dans une maison en bois dans un parc, un vrai spa chauffé au bois”. L’endroit s’appelle Par - qui signifie vapeur en russe - et est bien caché derrière une grande palissage. On sent que le client y est roi… Dmitry a réservé toute une maison pour nous sept. A l’intérieur : un sauna, une grande pièce avec des sofas, une vaste table basse, un étage avec un billard, des chambres et dehors, une piscine d’eau froide.
Dmitry nous invite à passer au sauna avant l’apéritif, pourtant déjà servi et très alléchant… Je me sens abattue par la chaleur. Il fait entre 105 et 110º dans le sauna. Dmitry nous prévient : "Il ne faut pas rester plus de 15 minutes dans le sauna et plonger sans réfléchir dans l’eau froide en sortant !" C’est dingue, la différence de température est proche des 100 degrés. Tour à tour, Dmitry nous flagelle avec des branches de vinek, une tradition russe de plus de 1000 ans ! L’effet est incroyable. Marion et moi avons la peau toute marbrée, preuve qu’apparemment le traitement est efficace.
Entre deux tours au sauna et deux plongeons dans la piscine gelée, nous nous relaxons dans le salon, bière et borsch en prime et rigolades en regardant des vidéos drôles. Le temps passe trop vite.
Il est déjà minuit et nous venons de passer quatre heures magiques plongés dans un autre espace temps.
Il semble que Dmitry et Maria ne souhaitent pas en rester là puisqu’ils nous invitent chez eux dans leur appartement du quartier d’Elektrozadovskaya, dans un immeuble presque neuf. Dmitry commence par montrer sa collection d’avions miniatures à Tristan - il travaille pour Airbus - puis le bureau, où nous nous sommes rencontrés la première fois, via Skype.
Il nous propose à boire. Les hommes ont droit à de la vodka et les femmes à du vin géorgien délicieux. Maria nous montre des albums photos, il y en a une bonne dizaine qui racontent leurs six années de vie ensemble : le mariage, les enfants, les voyages d’affaire, les vacances, la famille… Ils aiment les photos . Aux murs, par contre, il n’y a qu’une toile - un champ de cocquelicots avec une maison sur une colline au milieu - peinte par l’oncle Yakov, le photographe qui a pris les photos de Dmitry il y a 27 ans. C’était sa dernière pellicule. Il a décidé ensuite de se consacrer à sa carrière d’artiste peintre.
A table, Maria nous sert une salade typique des fêtes de fin d’année, la salade Olivier - une sorte de macédoine avec des petits morceaux de boeuf -, puis du gâteau. Nous parlons de tout et de rien comme des amis qui se retrouvent pour dîner. Le sauna nous a totalement détendus. Dmitry se met à parler de son enfance, de l’école et du quartier de Golyanovo alors peu fréquentable. "On est seulement deux de ma classe à s’en être sorti. Les autres sont tombés dans la drogue, l’alcoolisme, la prostitution ou sont même carrément morts", raconte Dmitry avant d’avouer qu’il a fait les pires bêtises dans cette école quand il avait 13-14 ans. "Ma mère m’a sauvé la vie en me sortant de là et en m’envoyant dans une pension en Suisse pour apprendre l’anglais. De toute façon, le directeur de l’école allait me virer !", poursuit-il.
Puis la conversation revient sur la Russie, les anciennes républiques, l’Arménie, "où les gens prennent tellement de temps avant de trinquer et de boire un verre", rigole Dmitry. Il parle aussi de nouveau d’une ville du nord de la Russie, Novy Urengoy - une ville nouvelle qui vit de la production du gaz -, qui le fascine. Il tient vraiment à m’emmener là-bas lors de mon prochain voyage en Russie. Pourquoi pas ?
J’ai vu mon père, ma grand-mère sur les photos. Ce n’était pas une blague. C’était une histoire magique, un conte de Noël !
Dmitry
Marion est assise en face de moi et semble se réveiller de son expérience au banya. Elle nous a tellement fait rire avec son chapeau - et oui, il fait tellement chaud dans le sauna qu’il faut porter un chapeau pour protéger ses cheveux -. et les branches de vinek qu’elle s’est mise à agiter au-dessus des pintes vides de bière, tel un gourou de sauna. Bref, elle devient tout d’un coup sérieuse et demande à Dmitry ce qu’il a ressenti en voyant les photos ? "Pas grand-chose, répond-il, j’étais en voyage d’affaires à Münich, j’allais prendre l’avion. J’ai d’abord cru que c’était une blague, une sorte de montage. Je me suis demandé qui était cette Elisabeth Blanchet, ce qu’elle voulait. Puis j’ai vu le lien entier avec les 16 images, j’ai vu mon père, ma grand-mère sur les photos. Ce n’était pas une blague. C’était une histoire magique, un conte de Noël !"
Il est déjà 4h du matin, nous n’avons toujours pas vu le temps passer. Avant de rentrer en taxi à l’hôtel, Dmitry propose un toast : "Je pense que notre rencontre est une petite chose qui rend le monde plus heureux. Par exemple, autour de cette table, sept personnes sont plus heureuses mais seulement deux se sont rencontrées". Tout le monde acquiesce, conscient et ravi de cet effet ricochet…
Mercredi 3 janvier, le démarrage est plutôt lent. Il faut nous remettre de la veille. Nous avions prévu d’aller à l’ancienne école de Dmitry et de retourner aux endroits où l’oncle Yakov avait pris les photos. Mais quand Dmitry et Maria viennent nous chercher à l’hôtel, il est déjà presque 17h et il fait nuit.
Marion et Tristan viennent de partir. Leur avion pour la France décolle ce soir. Dans la voiture, Dmitry nous a préparé une playliste "juste pour nous" : la chanson de la série "Hélène et les garçons" qui, apparemment, eu beaucoup de succès dans les années 1990 en Russie, puis des chansons du groupe Leningrad, son groupe russe préféré. Il est content que nous ne puissions pas comprendre les paroles : elles sont truffées de gros mots et surtout, Françoise Hardy et son tube, "Comment te dire adieu". Entendre cette chanson si familière dans un contexte si inattendu me donne la sensation d’être plus proche de Dmitry et de Maria.
Son visage trahit des émotions mitigées. Il a des bons et des mauvais souvenirs.
La cour de l’école est ouverte. Dmitry passe en revue les vieilles photos noir et blanc que je lui ai données. Son visage trahit des émotions mitigées. Il a des bons et des mauvais souvenirs. Derrière le bâtiment principal, il nous montre une fenêtre. "Quand on voulait sécher un cours, on sautait par la fenêtre, après il suffisait de donner un peu d’argent à l’agent de sécurité à l’entrée et il nous laissait sortir", raconte Dmitry en rigolant.
Il nous emmène ensuite vers son ancien appartement. Nous longeons l’endroit où était garée la voiture d’oncle Yakov, devant laquelle sa grand-mère posait. En bas de son ancien immeuble, Dmitry essaye le code qu’il a toujours en tête, en vain : il est certainement obsolète depuis longtemps. Il nous montre la fenêtre d’une pièce éclairée : "C’était ma chambre". Il reparle de son passé de mauvais garçon et raconte qu’un jour, après avoir brisé des fenêtres avec des cailloux avec sa bande de copains, l’un d’entre eux fut capturé par la police. "On était tous planqués dans une cage d’escalier, on voyait tout de la fenêtre et on était super embêtés pour lui. Mais une fois notre copain rentré dans la voiture de police, il s’est échappé par l’autre portière et les flics ne l’ont jamais rattrapé. On a tellement rigolé !"
Quand sa grand-mère Lidia et son oncle Yakov arrivent chez Dmitry, j’ai les larmes aux yeux.
Dmitry n’a visiblement pas envie de traîner dans ce quartier de Golyanovo "dont la population est aujourd’hui en majorité originaire du Kazakhstan et a beaucoup changé…" Et puis, nous avons rendez-vous avec Lidia, la grand mère de Dmitry, et son oncle Yakov. Je vais enfin rencontrer le photographe sans lequel je ne serais jamais arrivée là : emportée par le tube de François Hardy, à filmer les alignements de barres d’immeubles d’un quartier à l'autre de Moscou.
Quand Lidia et Yakov arrivent chez Dmitry, j’ai les larmes aux yeux. Lidia ressemble étonnamment à ma grand-mère paternelle, Colette. Pauline ressent la même chose. Nous sommes émues d'autant plus qu’elle est très chaleureuse, qu'elle trouve l'histoire des photos fabuleuses, que ses copines de l'ancien service d'information soviétique pour lequel elle travaillait sont dingues de cette histoire. Elle me remercie encore et encore…
Nous passons à table. Les photos noir et blanc passent des mains de Lindia à celles de Yakov. Les commentaires fusent. Dmitry et Maria traduisent ce qu’ils peuvent, souvent dépassés par la volubilité de Lidia. Puis elle porte un toast, nous remerciant encore une fois pour cette histoire incroyable et d'être là aussi. "Cette histoire a resoudé la famille, dit-elle, et vous aussi vous en faites un peu partie maintenant".
L’Elikon est relégué sur une étagère pendant plus de 25 ans et la pellicule oubliée…
Cette femme est très touchante. Après le dîner, assise sur le canapé à côté de son fils, elle continue à commenter les photos puis c'est au tour de Yakov de raconter son histoire, sa relation avec ces photos qui sont aussi les siennes. "C'est ma dernière pellicule. Mon père m'avait acheté un Elikon car il aurait aimé que je sois photographe mais j'ai préféré devenir un artiste, raconte-t-il, après, je me suis complétement consacré à la peinture. Pour moi, peindre c'est vraiment de l’art. Pas la photographie".
L’Elikon est relégué sur une étagère pendant plus de 25 ans et la pellicule oubliée… jusqu’à ce qu’il retrouve l’appareil et le donne à un ami. "Je lui ai donné pour qu'il s'en serve mais apparemment, il a préféré le vendre sur le marché d’Izmailovo. Depuis, on n’est plus vraiment amis", conclut Yakov en souriant.
Après cette belle rencontre, c’est au tour de Nick et Pauline de nous quitter. Ils continuent leur chemin vers Saint-Pétersbourg. Du coup, je me retrouve seule dans cet immense hôtel où j’ai déjà mes habitudes, le bar "orange" notamment qui me fait penser au Korova Milk Bar d’Orange Mécanique et où les serveurs sont sympas et les clients ne sont pas des psychopathes. J’observe l’ambiance, je charge les films, les photos au jour le jour, il y a déjà tellement de matériel.
Je décide d’aller faire un tour dans le centre de Moscou au Centre de Photographie Lumière où je bois un chocolat chaud délicieux en feuilletant des vieux manuels de photographie en russe. Puis je rejoins Dmitry et Maria à Lubyanka. Dmitry veut m’emmener dans un bar à bière traditionnel, le Glavpivtorg, à deux pas du FSB, ancien KGB. Le lieu est naturellement chargé d’histoire et ressemble à une vaste gasthof autrichienne ou bavaroise. J’aime beaucoup le lieu et la confidentialité de certains box avec une lumière tamisée, au-dessus de la table. La bière, qui plus est, est délicieuse. Puis j’ai droit un petit tour touristique dans la fameuse rue Arbat. Nous dînons de nouveau dans un café Varenichnaya. Décidément, les endroits que Dmitry choisit me plaisent toujours. Nous nous quittons peu avant minuit, comme de vieux amis.
Je repars deux jours plus tard. Il me reste à rencontrer Veronika, la journaliste qui a écrit l’article pour Rosphoto. Je voudrais bien savoir ce qu’elle pense de toute cette histoire. Elle aussi aimerait me rencontrer. Rosphoto a prévu de publier une suite, basée sur la rencontre, en chaire et en os.
C'est surtout une histoire humaine, une histoire qui unit les gens.
Veronika, journaliste pour Rosphoto
Dmitry nous rejoint aussi pour l’interview, au Korova Milk Bar. Ils ne se sont pas encore rencontrés mais se rappellent l’enchaînement des faits et des événements. Je demande à Veronika ce qu’elle pense de cette histoire. Elle avoue avoir tout de suite été séduite par son caractère insolite et humain : "Elisabeth n’avait que les photos. Elle ne connaissait ni le nom du garçon, ni l’endroit où il vivait. C’est vraiment incroyable qu’ils se soient trouvés. C'est surtout une histoire humaine, une histoire qui unit les gens ".
Elle ajoute qu’elle va raconter la suite de l’histoire, la rencontre “pour de vrai " à Moscou. Dmitry ne peut pas rester plus longtemps. Les parents de Maria viennent d’arriver pour quelques jours. De toute façon, j’ai une tonne de photos et de rushs à trier et puis je vais aller faire un tour au parc en face de l’hôtel, il a neigé, il fait nuit et une grande roue éclairée aux néons m’intrigue. Elle tourne tout doucement mais ne prend jamais de voyageurs…
Samedi 6 janvier. Mon avion n’est qu’à 17h, je commence par aller au marché aux puces qui n’est ouvert que le week-end. Ma mission : retrouver le couple qui m’a vendu l’Elikon. Je me souviens exactement de l’emplacement où ils étaient.
Il est occupé par d’autres vendeurs aujourd’hui qui me disent qu’ils ne sont pas là ce weekend. C’est le Noël orthodoxe, ils sont certainement en famille ou en vacances. Tant pis. Dmitry passe me chercher un peu plus tard pour m’emmener à l’aéroport.
Le temps est plus gris que jamais. Nous repassons par le quartier de son école. Je voudrais reprendre des photos de jour. Il se reprend au jeu, sans broncher. Au contraire, il est heureux de rendre service. Puis nous prenons la route de l’aéroport. Nous parlons de tout et de rien sur le chemin et des quelques jours que nous avons passés ensemble. Nous sommes tous les deux ravis et un peu tristes aussi. D’ailleurs, juste avant d’arriver à Domodedovo, Françoise Hardy nous rappelle à l’ordre : impossible de nous dire adieu. On se reverra très bientôt, c’est sûr.